Algériens, logements en France : le tribunal frappe d’une main de fer 

Algériens HLM France

À Marseille, en France, la justice a tranché sans trembler face à un scandale immobilier qui touche de plein fouet le quotidien de dizaines de personnes, parmi lesquelles des Algériens, victimes d’un système abusif orchestré par un couple désormais tristement célèbre dans les couloirs du tribunal correctionnel. Raphaël Zennou, qualifié de « l’un des plus gros marchands de sommeil de Marseille », a été condamné à quatre ans de prison, dont trois fermes, pour avoir proposé, notamment à des Algériens établis en France, à la location des logements indignes dans un état de délabrement avancé. Sa complice, Sarah Zennou, également son épouse, a écopé d’une peine de trois ans de prison avec sursis.

Le dossier, minutieusement instruit, a révélé l’ampleur des pratiques illégales du couple, qui a sciemment profité de la vulnérabilité de nombreux locataires en quête de logements décents en France. Parmi les victimes recensées, plusieurs Algériens figuraient dans les listings, tous contraints de vivre dans des conditions inhumaines au cœur du centre-ville de Marseille. Ces Algériens, installés en France à la recherche de logements modestes mais dignes, se sont retrouvés piégés dans une spirale de précarité entretenue par des propriétaires sans scrupules. Les logements proposés, souvent minuscules, insalubres, infestés de nuisibles et dépourvus d’équipements de base comme le chauffage, étaient pourtant facturés à des prix exorbitants.

660 puis 700 euros mensuels pour un trois-pièces de 25 mètres carrés : voilà ce que certains Algériens ont dû payer pour habiter des logements à la limite de l’habitabilité, en plein cœur de la France. Le témoignage d’un locataire évoquant « de l’humidité, des rats partout, des robinets cassés » résume la situation à elle seule. Le couple Zennou, loin d’ignorer l’état de ses biens immobiliers, ciblait volontairement des personnes dépendantes de l’aide personnalisée au logement (APL), dont plusieurs Algériens, une stratégie cynique dénoncée avec force par le procureur Guillaume Bricier. Selon lui, l’édification du patrimoine immobilier du prévenu s’est construite « sur l’argent de la solidarité nationale », en d’autres termes, sur le dos de personnes en difficulté.

Le tribunal a prononcé, en plus des peines de prison, des amendes de 50 000 euros pour Raphaël Zennou et de 25 000 euros pour Sarah Zennou. À cela s’ajoute une obligation d’indemnisation des victimes, dont plusieurs Algériens, à hauteur d’environ 70 000 euros par partie civile. Le couple n’a pas daigné se présenter au tribunal pour l’annonce du verdict. La saisie de leurs biens immobiliers a également été ordonnée, avec exécution immédiate.

Raphaël Zennou, aujourd’hui âgé de 85 ans, n’a pas fait preuve de remords durant l’enquête. Il a reconnu, selon ses propres mots, « deux ou trois petites erreurs », tout en justifiant ses pratiques en déclarant à un policier : « Si les locataires sont assez bêtes pour payer, moi je ne leur rendrai pas leur argent ». Une phrase qui résonne désormais comme une condamnation morale, au-delà de la sanction judiciaire.

Ce verdict marque un tournant pour les nombreux Algériens établis en France et confrontés à la crise du logement. Il met en lumière une réalité souvent tue : celle d’un marché parallèle où certains exploitent la détresse sociale pour en tirer profit. En France, la question des logements indignes reste un enjeu majeur, particulièrement dans les grandes villes comme Marseille, où des Algériens en situation précaire cherchent désespérément à se loger dans la dignité. Ce jugement envoie un signal fort : la justice ne fermera plus les yeux face à ceux qui, par cupidité, transforment le droit au logement en outil de domination. Algériens, logements, France : une triple réalité à laquelle le tribunal a répondu avec fermeté.