Le périphérique parisien, axe incontournable pour les automobilistes franciliens, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa transformation. À partir de ce vendredi 2 mai, les autorités activeront les contrôles sur la voie réservée au covoiturage, mesure issue de l’héritage des voies olympiques. Cette voie, qui traverse une portion stratégique du boulevard périphérique, a été mise en place en mars dernier à titre expérimental, et sa période de tolérance touche désormais à sa fin. Les automobilistes qui y circuleront sans remplir les conditions exigées, y compris les Algériens habitant à Paris et ses environs, s’exposeront dès demain à une amende forfaitaire de 135 euros, infligée grâce à un dispositif de vidéo-verbalisation mis en service par la municipalité.
La voie en question n’est pas accessible à tous. Elle est réservée aux véhicules transportant au minimum deux personnes à bord, aux taxis, aux transports publics ainsi qu’aux conducteurs munis d’une carte mobilité inclusion stationnement. Cette restriction ne s’applique toutefois pas en permanence. La voie sera active du lundi au vendredi, entre 7h et 10h30 le matin puis entre 16h et 20h le soir. Elle sera automatiquement désactivée les jours fériés, ce qui explique pourquoi le déclenchement de la verbalisation n’interviendra qu’à partir du vendredi 2 mai, et non dès le jeudi 1er mai, jour férié.
L’infrastructure technique derrière cette nouvelle mesure repose sur un système de radars nouvelle génération, dotés de caméras de reconnaissance de forme. Ces caméras, selon les précisions de David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des transports, sont capables de différencier une silhouette humaine d’un mannequin ou d’un objet. Elles peuvent même reconnaître un enfant assis dans un siège bébé. Cependant, les visages ne sont pas photographiés, une disposition prise pour respecter les règles de protection des données personnelles. Le processus de verbalisation n’est pas totalement automatisé. Les images sont d’abord vérifiées par un agent de la police municipale, qui valide ou non l’infraction en recoupant les éléments visuels avec les données d’immatriculation.
Les radars utilisés pour ce dispositif diffèrent également de ceux utilisés pour les excès de vitesse. Ils sont plus grands, de couleur noire, et donc aisément repérables. À noter que des panneaux lumineux seront utilisés pour signaler l’activation ou non de la voie réservée, ce qui permettra aux conducteurs de savoir en temps réel s’ils peuvent ou non l’emprunter.
Cette mesure s’inscrit dans un plan plus large visant à améliorer la fluidité du trafic et à encourager les pratiques de mobilité partagée. Depuis le 1er octobre 2023, la vitesse maximale autorisée sur le périphérique a été abaissée de 70 à 50 km/h. Cette réduction, selon la mairie de Paris, a déjà permis de diminuer la densité des embouteillages de 20 à 50 % sur certains tronçons. Avec la mise en service de la voie réservée, un nouveau gain de performance a été observé depuis mars. En effet, les véhicules circulant sur cette voie dédiée bénéficieraient d’un différentiel de vitesse moyen de 7 à 8 km/h par rapport aux autres files, ce qui atteste d’une circulation plus fluide pour les usagers autorisés.
Pour les nombreux Algériens vivant en Île-de-France, notamment à Paris où ils sont fortement représentés, cette nouvelle réglementation représente un changement important à prendre en considération. Le périphérique est emprunté quotidiennement par 1,5 million de véhicules, dont plus de 80 % sont en autosolisme, c’est-à-dire sans passager. Dans ce contexte, ne pas respecter les nouvelles conditions d’usage de la voie réservée peut rapidement entraîner des sanctions coûteuses. À partir de demain, les contrevenants devront s’acquitter d’une amende de 135 euros. Une mesure qui risque de surprendre plus d’un conducteur, en particulier ceux qui n’ont pas suivi l’évolution de cette expérimentation devenue règlementaire.
Il est donc essentiel, pour tous les automobilistes, y compris les Algériens résidant à Paris et ses environs, de vérifier qu’ils remplissent bien les critères requis avant d’emprunter cette voie, et de se montrer particulièrement attentifs aux panneaux lumineux qui en signalent l’activation. En période de restriction de circulation, de hausse des coûts liés à l’automobile et de contrôle renforcé sur les axes routiers, toute inattention peut désormais coûter cher. La mairie de Paris, par cette initiative, cherche à instaurer de nouvelles habitudes de déplacement, et entend utiliser la technologie pour assurer leur application, dans le strict respect de la légalité.