Algériens, retraite en France : une majoration appliquée uniquement aux femmes ?

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La question de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le système de retraite continue de susciter débats et analyses. Pour les Algériens installés en France, souvent concernés par des carrières hachées, des temps partiels ou des interruptions liées à l’éducation des enfants, la retraite demeure un sujet de préoccupation majeur. Une récente étude menée par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) met en lumière une piste de réforme qui pourrait profondément modifier les règles actuelles : la majoration de pension pour les parents de trois enfants ou plus pourrait, dans certains scénarios, être exclusivement réservée aux femmes. Cette hypothèse, encore à l’étude, pourrait affecter de nombreux retraités, notamment les Algériens vivant en France, pour qui cette majoration constitue un complément important.

Actuellement, le mécanisme prévoit une augmentation de 10 % de la pension de retraite pour tout assuré ayant élevé au moins trois enfants. Cette disposition, bien que neutre en apparence, profite davantage aux hommes, notamment parce qu’ils touchent en moyenne des pensions plus élevées. Les Algériens installés en France, qui ont souvent eu une vie professionnelle marquée par des périodes d’activité irrégulières, voient dans cette majoration un outil de compensation. Pourtant, les chiffres montrent que cette compensation reste très inégalitaire. En moyenne, la majoration mensuelle perçue par les femmes est de 77 euros, contre 136 euros pour les hommes. Une disparité qui soulève des questions, surtout pour les Algériens à la retraite en France, pour qui chaque euro compte.

Plusieurs scénarios sont aujourd’hui envisagés pour réformer ce système. L’un d’eux propose d’instaurer une majoration forfaitaire de 150 euros par mois pour les parents de trois enfants ou plus. Cette mesure bénéficierait davantage aux femmes, en réduisant légèrement l’écart entre les pensions des deux sexes. Les Algériens concernés par la retraite en France pourraient voir leur pension ajustée en conséquence, selon leur situation familiale et leur année de liquidation.

Un autre scénario, plus ambitieux, prévoit de réserver la majoration aux femmes dès le premier enfant, avec un taux progressif de 3 %, 6 % puis 13 % selon le nombre d’enfants. Cela pourrait permettre aux Algériennes résidant en France et mères de famille nombreuses de bénéficier d’un soutien financier plus équitable. Ce mécanisme aurait pour effet de porter la pension moyenne des femmes à 90,4 % de celle des hommes, contre 84,9 % actuellement. Cela représente une avancée notable, notamment pour les Algériennes vivant en France, souvent impactées par des carrières discontinues liées aux obligations familiales.

Une troisième proposition, quant à elle, table sur un forfait évolutif fixé à 40 euros, 80 euros ou 160 euros selon le nombre d’enfants. Ce dispositif serait également réservé aux femmes. Pour les Algériennes retraitées en France, cette version pourrait se traduire par une hausse moyenne de 3,9 % de leur pension à 68 ans, tandis que les hommes, y compris les Algériens vivant en France, verraient la leur diminuer de 3 %. Si cette piste semble la plus efficace pour réduire les inégalités de genre, elle pourrait aussi peser lourdement sur les finances publiques. Et dans un contexte budgétaire contraint, la faisabilité d’une telle réforme reste incertaine.

Les Algériens qui vivent leur retraite en France ou qui s’y préparent doivent donc suivre ces évolutions avec attention. Si la réforme aboutit, elle pourrait bouleverser les équilibres actuels et offrir une compensation plus juste aux femmes, tout en touchant de plein fouet certains retraités algériens, hommes comme femmes. Mais pour l’instant, aucune mesure n’est actée, et l’avenir du dispositif reste suspendu aux arbitrages budgétaires. En attendant, la retraite des Algériens en France continue d’être un terrain où se croisent enjeux sociaux, économiques et familiaux.