Algériens, visa pour la France : la BRI intervient

Visa Schengen France Algérienne

Dans une opération minutieusement préparée, les éléments de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), relevant du service de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Béjaïa, ont réussi à mettre fin aux activités illégales d’un réseau criminel spécialisé dans la falsification de documents officiels, notamment des dossiers de demande de visa France pour Algériens. Ce réseau, composé de quatre individus, s’activait discrètement dans la région de Béjaïa, se servant de moyens techniques sophistiqués pour produire de faux documents à l’apparence parfaitement authentique, et contrefaire les cachets de l’État utilisés dans de nombreuses administrations.

Tout a commencé lorsque des informations sensibles sont parvenues aux services de sécurité, signalant des activités suspectes menées par certains individus dans la ville de Béjaïa. Ces derniers auraient été impliqués dans la constitution de dossiers de visa falsifiés pour les Algériens, notamment pour les demandes liées aux études à l’étranger, et plus particulièrement pour des destinations européennes comme la France. Alertés par ces renseignements, les enquêteurs ont immédiatement mis en place un dispositif de surveillance et entamé une série de vérifications et de recoupements. Grâce à l’exploitation du renseignement et à une enquête de terrain rigoureuse, l’un des membres du réseau a pu être identifié. Il a été arrêté près de son domicile, situé au village de Taghzouit, à Béjaïa, alors qu’il se trouvait en compagnie d’un autre suspect également recherché.

La perquisition effectuée dans le domicile du principal mis en cause a permis aux enquêteurs de mettre la main sur un important lot de pièces compromettantes. Pas moins de 21 comprimés de Prégabaline, un psychotrope classé parmi les substances contrôlées, ont été découverts. Mais surtout, les forces de l’ordre ont trouvé 25 dossiers de demande de visa entièrement falsifiés, destinés à des pays européens, dont la France. Ces dossiers comprenaient de fausses attestations, relevés de notes, certificats de scolarité, et autres documents censés prouver l’authenticité des demandes. À cela s’ajoutait un arsenal de matériel électronique destiné à la falsification : ordinateurs, imprimantes spéciales, scanners haute définition, ainsi que plusieurs cachets d’État minutieusement imités, représentant différentes institutions officielles et ministères algériens.

Les suites de l’enquête ont permis d’identifier les trois autres membres du groupe, qui ont été rapidement interpellés et placés en garde à vue. Présentés devant le parquet compétent, ils font face à de lourdes accusations : constitution d’une association de malfaiteurs en vue de la contrefaçon et de l’usage de faux cachets officiels, falsification de documents administratifs, fabrication non autorisée de cachets d’organismes publics, et détention de produits psychotropes sans autorisation. Le parquet a décidé de les poursuivre en comparution immédiate. À l’issue de l’audience, un mandat de dépôt a été émis à l’encontre des quatre suspects.

Par ailleurs, neuf autres personnes, identifiées comme des clients ayant sollicité les services du réseau pour obtenir de faux documents en vue d’une demande de visa, ont été placées sous contrôle judiciaire. Ces derniers auraient payé des sommes importantes pour se doter de dossiers falsifiés censés augmenter leurs chances d’obtenir un visa d’études pour la France. Concernant l’affaire distincte liée à la possession des psychotropes retrouvés chez deux des suspects, un dossier judiciaire séparé a été ouvert, débouchant également sur l’émission d’un mandat de dépôt à leur encontre.

Cette affaire met en lumière un phénomène préoccupant qui touche de nombreux jeunes Algériens en quête de perspectives à l’étranger, et qui, face aux difficultés d’obtention de visa, se tournent parfois vers des réseaux illégaux. La vigilance accrue des forces de l’ordre et la collaboration entre services spécialisés ont permis de démanteler cette structure frauduleuse avant qu’elle ne fasse davantage de victimes ou ne compromette la sécurité documentaire des institutions algériennes.

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