De nombreux Algériens qui effectuent un voyage à Paris, qu’ils soient résidents en région parisienne ou simplement de passage pour rendre visite à leur famille, pourraient bien tomber des nues en découvrant une nouvelle pratique de plus en plus répandue dans les transports publics. Lors d’un voyage classique en métro ou RER à Paris, certains Algériens se voient infliger une amende pour un motif surprenant : une photo jugée illisible ou non ressemblante sur leur passe Navigo. Cette situation, encore méconnue, a récemment pris de l’ampleur et fait réagir de nombreux voyageurs.
Le cas récent d’un usager de 25 ans, en est une parfaite illustration. Le 6 mai dernier, lors d’un contrôle de routine sur le réseau parisien, ce dernier présente son passe Navigo, acheté au tarif mensuel de 88,80 euros. Mais à sa grande surprise, une contrôleuse lui inflige une amende de 50 euros. La raison ? Ses nom et prénom étaient à peine visibles, et la photo, vieillie et estompée, ne permettait pas une identification claire. Malgré la présentation de sa carte d’identité, un deuxième agent est intervenu pour confirmer la sanction, allant même jusqu’à affirmer qu’il ne reconnaissait pas l’usager en question sur sa propre pièce d’identité. L’incident, relayé sur X, a suscité un vif émoi chez de nombreux internautes.
Ce genre de mésaventure, qui peut affecter aussi bien les touristes que les Algériens installés durablement en Île-de-France, commence à alimenter un certain malaise. Pour un simple voyage en métro ou via le RER à Paris, le risque de se faire verbaliser sur un détail aussi anodin que l’usure d’une photo prend une dimension nouvelle. Surtout pour les Algériens nombreux à circuler avec des cartes Navigo souvent conservées depuis des années, sans penser à la mise à jour de leur photo ou de leurs informations personnelles.
La réglementation, pourtant, est claire depuis longtemps. Un titre de transport doit afficher une photo récente et bien visible, ainsi que des informations lisibles. Un passe Navigo illisible ou déchiré entre dans la catégorie des infractions passibles d’amende, comme l’indique le règlement d’Île-de-France Mobilités. Toutefois, cette règle, bien que formellement inscrite, semble faire l’objet d’une application particulièrement stricte ces derniers temps. Plusieurs Algériens ayant effectué un simple voyage dans les transports à Paris affirment avoir été sanctionnés de la même manière, ce qui alimente l’incompréhension.
Ces événements surviennent alors que les contrôles de la RATP se sont intensifiés de manière significative. En 2024, les opérations de contrôle sur le réseau de surface ont connu une hausse de 30% par rapport à l’année précédente. Et ce n’est qu’un début : la régie prévoit un doublement de ces opérations d’ici 2026 sur l’ensemble du réseau ferré. Les Algériens, souvent usagers réguliers du métro lors de leur voyage ou séjour à Paris, pourraient donc être de plus en plus exposés à ce type de sanctions s’ils ne prennent pas certaines précautions.
Un autre élément alimente la polémique : le mode de rémunération des agents. En effet, ceux-ci perçoivent 10% des amendes réglées sur place. Ainsi, pour chaque contravention de 50 euros, le contrôleur touche directement 5 euros. Pour de nombreux usagers, dont certains Algériens ayant récemment effectué un voyage dans Paris, ce système incitatif pourrait expliquer la multiplication des verbalisations jugées abusives. Si ces pratiques restent marginales à l’échelle globale — avec seulement 0,05% de réclamations recensées en 2023 selon la médiatrice de la RATP — elles n’en restent pas moins frustrantes pour ceux qui en font les frais.
Il existe toutefois un recours. En cas d’amende jugée injuste, il est crucial de ne pas la régler immédiatement. Les voyageurs disposent alors de trois mois pour envoyer une réclamation par courrier recommandé au centre de recouvrement du transporteur. Il faudra y joindre des preuves et détailler les motifs du désaccord. Attention toutefois : au-delà de ce délai, l’amende sera automatiquement majorée.
Pour éviter tout désagrément lors d’un prochain voyage à Paris, notamment pour les Algériens habitués aux transports en commun, il est vivement conseillé de mettre à jour son passe Navigo. Cette opération est simple, gratuite, et réalisable en guichet dans n’importe quelle station. Cela pourrait bien éviter une amende inutile pour une simple photo oubliée ou effacée par le temps, et garantir un voyage à Paris sans encombre pour les nombreux Algériens concernés.