Allocation touristique : « 100.000 jeunes touchant l’allocation chômage ont quitté l’Algérie »

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Le ministre algérien de l’Intérieur, Said Sayoud, a récemment tiré la sonnette d’alarme concernant l’usage détourné de l’allocation touristique de 750 euros, instaurée par le gouvernement pour permettre aux familles algériennes de voyager et de profiter de moments de détente. Selon ses déclarations, un nombre important de jeunes Algériens ont quitté le territoire national ces derniers mois en bénéficiant de cette aide, parfois de manière abusive. « Cette allocation a été mise en place pour être une véritable bénédiction pour nos citoyens », a expliqué le ministre. « Elle doit permettre aux familles de vivre des expériences enrichissantes, de découvrir d’autres pays, et de revenir avec de bons souvenirs. Malheureusement, certaines pratiques vont à l’encontre de cet objectif. »

Said Sayoud a également abordé la question plus large des déplacements transfrontaliers, rappelant que plus de 100 000 jeunes bénéficiaires de l’allocation chômage ont quitté le pays récemment, après avoir bénéficié de l’allocation touristique. Si l’allocation chômage et l’allocation touristique sont deux dispositifs différents, le ministre a tenu à montrer que la migration temporaire des jeunes vers des pays voisins, notamment la Tunisie, s’inscrivait dans un contexte préoccupant. Il a expliqué que le gouvernement avait mis en place un système d’encadrement spécifique : une autorisation particulière pour les bus transfrontaliers devait permettre aux véhicules de traverser la frontière vide afin de rapatrier les Algériens se trouvant à l’étranger. « Malheureusement, personne ne s’est présenté pour obtenir cette autorisation, ce qui indique que de nombreux jeunes ont voyagé en dehors des circuits officiels, souvent par des voies non réglementées ou même illégales », a précisé le ministre.

Pour Said Sayoud, il s’agit là d’une double problématique : d’une part, l’usage détourné de l’allocation touristique compromet sa fonction sociale ; d’autre part, ces voyages non contrôlés posent un risque pour la souveraineté nationale et la sécurité des citoyens. « Nous devons agir pour que ces aides publiques soient utilisées comme prévu, pour le bien des familles algériennes, et non pour des pratiques qui leur échappent », a-t-il ajouté.

Le ministre a tenu à souligner que le gouvernement ne remet pas en cause le principe de l’allocation touristique. « Cette aide reste un droit pour chaque citoyen algérien, et nous ne reviendrons pas sur cette décision », a-t-il affirmé. Cependant, il a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes permettant de sécuriser l’usage de cette allocation et de s’assurer qu’elle bénéficie réellement aux familles qui en ont besoin. Parmi les pistes évoquées figurent le renforcement des contrôles administratifs, la mise en place de systèmes de suivi des bénéficiaires, et l’information plus claire des citoyens sur les obligations liées à cette aide.

Said Sayoud a également évoqué l’importance de responsabiliser les bénéficiaires. Selon lui, « chaque citoyen qui reçoit cette allocation doit comprendre qu’il s’agit d’une aide publique et que son usage doit respecter l’esprit et la lettre de la loi. L’allocation touristique doit rester une bénédiction et non devenir un outil détourné à des fins personnelles ». Le ministre a appelé les familles et les jeunes à la vigilance, tout en assurant que l’État travaille à trouver des solutions qui permettront de préserver l’équité sociale et de renforcer la confiance dans les dispositifs publics.