L’annonce du lancement officiel de l’allocation touristique fixée à 750 euros par les autorités algériennes marque un tournant dans la gestion des devises pour les citoyens souhaitant voyager à l’étranger. Ce nouveau mécanisme, dont la mise en œuvre est imminente, vise à encadrer les sorties de devises dans un contexte économique particulier, tout en offrant une alternative légale et structurée au marché parallèle du change. La Banque d’Algérie a été officiellement mandatée pour introduire cette allocation dans les meilleurs délais, et les premières opérations devraient débuter peu après la fin du mois de ramadan, une période traditionnellement marquée par une forte demande en devises pour des raisons touristiques ou religieuses.
En parallèle, les établissements bancaires publics se mobilisent en coulisses pour garantir le bon déroulement du processus, selon le média arabophone Echourouk. Des formations sont en cours pour les agents en contact avec le public, afin qu’ils puissent gérer les demandes selon les nouvelles directives. Des guichets spécifiques sont en train d’être installés dans des lieux hautement fréquentés comme les aéroports, les ports, et certaines zones frontalières, afin de canaliser le flux des voyageurs en quête de change. Le projet inclut également l’ouverture progressive de bureaux de change agréés, une première étape vers une régulation plus complète du marché des devises en Algérie.
La mesure introduit une répartition différenciée selon les profils. Chaque adulte voyageur pourra bénéficier d’un montant de 750 euros, tandis que les mineurs se verront allouer 350 euros. Quant aux citoyens se rendant aux Lieux Saints dans le cadre du pèlerinage, ils auront droit à une enveloppe spécifique de 1000 dollars, adaptée à la nature de leur voyage et aux dépenses qu’il implique. Ces montants ont été fixés dans l’objectif d’établir une norme dans la distribution des devises, tenant compte des besoins individuels tout en préservant les réserves en devises du pays.
Cette politique s’inscrit dans une dynamique de modernisation du secteur financier national. En ciblant le marché informel, qui reste une source majeure d’évasion de devises, les autorités espèrent réorienter les flux vers les circuits officiels. Cela permettrait non seulement de renforcer la traçabilité des opérations monétaires mais aussi de rétablir une certaine équité dans l’accès aux devises, jusqu’ici soumise aux fluctuations souvent opaques du marché parallèle. Le succès de cette allocation touristique repose donc autant sur la rapidité de son déploiement que sur l’adhésion du public aux nouvelles procédures proposées.
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Les citoyens attendent désormais la publication du texte réglementaire par la Banque d’Algérie, document qui précisera les conditions concrètes d’attribution de l’allocation touristique de 750 euros, les pièces justificatives à fournir, et les procédures à suivre auprès des établissements bancaires concernés. Ce texte est la dernière étape avant le démarrage opérationnel du dispositif. Une fois ce cadre juridique en place, les guichets bancaires seront en mesure de répondre à l’afflux attendu de voyageurs en quête de devises officielles.
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L’introduction de ce nouveau système pourrait également avoir un effet dissuasif sur les réseaux de change illégaux, en offrant une option institutionnelle plus accessible et plus sécurisée pour les usagers. En mettant en œuvre cette allocation, les pouvoirs publics affichent leur volonté de restaurer la confiance dans le système bancaire national et de proposer une régulation plus cohérente avec les standards internationaux. L’initiative vise aussi à rationaliser la demande de devises à l’étranger, en évitant les pratiques excessives et les détournements de fonds observés dans certains cas antérieurs.
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À travers cette mesure, l’État algérien cherche à reprendre la main sur un pan stratégique de son économie. Les banques, désormais en première ligne, devront garantir la transparence, la disponibilité et l’équité dans la distribution de cette allocation. Pour les voyageurs, ce changement marque une nouvelle ère dans la préparation de leurs déplacements hors du territoire. La balle est désormais dans le camp des institutions financières, appelées à concrétiser cette promesse étatique dans un cadre organisé, réglementé et accessible à tous.