À partir de janvier prochain, les voyageurs algériens bénéficieront d’une allocation touristique revue à la hausse, atteignant 750 € pour les adultes et 300 € pour les mineurs. Ce montant, destiné à alléger les frais de voyage à l’étranger, sera cependant octroyé sous des conditions strictes, et les autorités ne comptent laisser aucune place aux abus. La Banque d’Algérie, qui gère cette allocation, appliquera le taux de change officiel, rendant ce dispositif d’autant plus attractif dans un contexte de disparité avec le marché parallèle des devises.
Depuis l’annonce de cette mesure par le gouvernement, les discussions vont bon train. D’une part, cette hausse significative est accueillie comme une avancée positive pour les voyageurs algériens, leur permettant de faire face aux dépenses croissantes liées aux séjours à l’étranger. D’autre part, les spéculations sur les potentielles méthodes de détournement et les conditions d’obtention soulèvent des interrogations. Actuellement, un décret exécutif précisant les modalités d’accès à cette allocation est attendu, mais l’absence de ce texte laisse place à toutes les hypothèses.
Les critiques les plus vives concernent les possibles détournements de l’allocation. Un scénario souvent évoqué est celui des voyageurs organisant de courts séjours fictifs dans des pays voisins, comme la Tunisie, dans le seul but de revendre leur allocation en devises sur le marché parallèle. Ces pratiques, bien que marginales pour l’instant, pourraient, selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (APOCE), affecter les voyageurs légitimes. « Loin d’être innocent, ce genre de comportement peut fortement nuire à ceux qui méritent réellement cette allocation », a-t-il déclaré. Ces propos mettent en lumière l’importance de réglementer fermement cette mesure pour éviter de fausser son objectif initial.
Pour endiguer ces abus, plusieurs pistes sont envisagées. Selon des sources rapportées par TSA, les autorités pourraient exiger des justificatifs solides pour prouver l’authenticité des voyages à l’étranger. Parmi ces exigences possibles, figurent des réservations d’hôtel non annulables couvrant la totalité du séjour, des billets d’avion confirmés, et des assurances de voyage délivrées par des organismes étatiques. Par ailleurs, les autorités pourraient également demander une attestation fiscale pour s’assurer que les bénéficiaires sont en règle avec leurs obligations financières envers l’État.
Une autre mesure envisagée concerne les sanctions en cas de non-respect des conditions. Les voyageurs qui obtiendraient l’allocation sans effectuer leur déplacement à l’étranger pourraient être contraints de rembourser la somme perçue, sous peine de poursuites judiciaires. De plus, ils risqueraient une exclusion temporaire ou définitive du dispositif. Cette approche vise non seulement à dissuader les abus, mais aussi à garantir que l’allocation profite exclusivement aux voyageurs ayant de véritables besoins.
En attendant le décret exécutif sur la nouvelle allocation touristique, le débat s’intensifie sur les réseaux sociaux. Si certains expriment leur satisfaction face à cette augmentation, d’autres s’interrogent sur la faisabilité des conditions envisagées. L’exigence d’une réservation d’hôtel non annulable, par exemple, pourrait poser problème pour les voyageurs dont les plans sont susceptibles de changer. De même, la centralisation des assurances de voyage auprès d’organismes étatiques pourrait engendrer des délais ou des coûts supplémentaires.
Pour les autorités, il s’agit d’un équilibre délicat à trouver entre la souplesse nécessaire pour encourager les voyages et la fermeté indispensable pour prévenir les abus. Une chose est certaine : cette allocation touristique, bien que généreuse comparée à l’ancien montant d’environ 100 €, deviendra un sujet de contrôle rigoureux. Les voyageurs devront donc se préparer à respecter des règles strictes, sous peine de perdre leur éligibilité ou de subir des sanctions.
En définitive, cette réforme sur l’allocation touristique marque un tournant pour les voyageurs algériens. Elle illustre une volonté de modernisation et d’adaptation aux besoins des citoyens, tout en rappelant que chaque avantage doit être accompagné d’une responsabilité. Pour éviter que cette allocation ne devienne un simple levier spéculatif, le gouvernement semble prêt à déployer tous les moyens nécessaires. Reste à voir comment cette mesure sera accueillie une fois mise en œuvre, et si elle parviendra à concilier efficacité et accessibilité.
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