L’allocation touristique de 750 euros en Algérie suscite toujours l’attention et alimente les échanges parlementaires. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, est récemment revenu sur cette mesure tant attendue, dans un contexte où les voyageurs algériens espèrent une mise en application rapide, notamment en prévision des déplacements estivaux. Interpellé cette semaine à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi de Règlement budgétaire 2022, le ministre a apporté des précisions qui replacent cette question au cœur des prérogatives institutionnelles. La mesure, annoncée initialement durant le mois de Ramadan, devait entrer en vigueur après l’Aïd el-Fitr, selon les déclarations précédentes du ministre. Toutefois, malgré cette annonce, le silence administratif qui a suivi a alimenté de nombreuses interrogations, tant parmi les députés que les citoyens concernés.
Kamel Ben Khalouf, membre de l’APN, a dénoncé un paradoxe devenu récurrent : des décisions intégrées à la loi de finances, comme celle de l’allocation touristique de 750 euros, peinent à voir le jour en raison de l’absence de textes d’application concrets. Ce retard, selon lui, traduit une inadéquation entre les promesses législatives et la réalité administrative, au détriment du citoyen voyageur. Dans une réponse claire, le ministre des Finances a précisé que la mise en œuvre effective de l’allocation touristique de 750 euros ne relevait plus de son département. Il a souligné que cette décision dépend désormais exclusivement de la Banque d’Algérie, institution dotée d’une autonomie de gestion et d’un cadre réglementaire distinct. Cette clarification a ainsi repositionné la Banque centrale au cœur du processus décisionnel, recentrant le débat autour de ses mécanismes internes.
Il est important de rappeler que cette allocation touristique de 750 euros en Algérie a été décidée en décembre dernier, sur instruction directe du président de la République. L’objectif affiché était de renforcer le pouvoir d’achat des voyageurs algériens, dans un contexte économique mondial marqué par la hausse des prix et la volatilité des devises. En parallèle, cette mesure devait également permettre de canaliser une partie des flux de change vers les circuits officiels, en réduisant la dépendance vis-à-vis du marché parallèle. L’augmentation de cette allocation, qui passe à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs, visait à mieux aligner l’Algérie sur les standards régionaux en matière de soutien au tourisme sortant.
Ce dossier intervient alors que les débats économiques en Algérie s’intensifient, notamment autour des réformes monétaires, des subventions et de la modernisation des institutions financières. L’allocation touristique s’inscrit dans une série de mesures destinées à dynamiser l’économie légale, tout en répondant aux attentes d’une population qui aspire à plus de transparence et de fluidité dans les services publics. En soulignant le rôle central de la Banque d’Algérie, le ministre a voulu éviter toute confusion sur les responsabilités et, sans l’exprimer directement, a peut-être voulu inciter la Banque à accélérer le processus de concrétisation.
Les voyageurs algériens espèrent désormais une communication claire et un calendrier précis de mise en œuvre. L’approche de la haute saison touristique, marquée notamment par le retour des Algériens résidant à l’étranger, accentue la pression sur les institutions en charge de cette question. Pour ces voyageurs, l’accès à une allocation touristique officielle demeure un levier essentiel pour planifier leurs séjours, tout en évitant les pratiques du marché noir.
En l’absence de date officielle de lancement, les regards restent tournés vers la Banque d’Algérie. La balle est désormais dans son camp pour donner vie à cette mesure annoncée, dont les retombées sont à la fois économiques, sociales et symboliques. La décision de renforcer l’allocation touristique de 750 euros en Algérie, bien que saluée, ne prendra pleinement effet que lorsqu’elle sera suivie d’un mécanisme opérationnel clair, cohérent et appliqué sans délai.