Allocation touristique de 750 euros : la BA met en garde 

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L’allocation touristique de 750 euros, désormais accessible sous conditions aux citoyens algériens souhaitant voyager à l’étranger, suscite une série de réactions et de comportements qui n’ont pas échappé à l’attention des autorités. C’est dans ce contexte que la Banque d’Algérie a publié, ce jeudi 7 août 2025, une mise en garde officielle, dans laquelle elle alerte contre des pratiques frauduleuses observées autour de l’allocation touristique, du change en devises et des règles régissant les voyages à l’étranger.

Dans son communiqué, l’institution bancaire précise que « des pratiques frauduleuses circulent sur les réseaux sociaux, incitant à détourner ce dispositif de change strictement réglementé ». Cette déclaration intervient alors que le montant de l’allocation touristique a récemment été revalorisé à 750 euros pour les citoyens âgés de 19 ans et plus, un changement qui a redonné un certain intérêt au dispositif, mais également attisé des tentatives d’abus. L’allocation touristique de 750 euros est en effet devenue l’objet d’un engouement renouvelé, poussant certains à contourner les règles établies par la Banque d’Algérie, ce que l’institution dénonce fermement dans sa mise en garde.

L’allocation touristique, la Banque d’Algérie le rappelle, n’est pas une subvention universelle et libre d’usage, mais un droit de change encadré par l’instruction n°05-2025. Ce texte réglementaire fixe le plafond annuel à 750 euros (ou son équivalent en devise étrangère) pour les voyageurs adultes âgés de 19 ans ou plus, et à 300 euros pour les adolescents de 12 à 18 ans. Il est impératif, pour pouvoir bénéficier de cette allocation touristique, de justifier d’un séjour d’au moins sept jours à l’étranger. En outre, la demande doit être déposée au minimum trois jours ouvrables avant le départ, exclusivement auprès des onze banques agréées par la Banque d’Algérie. Cette dernière souligne que l’allocation touristique ne pourra être délivrée que sur présentation de documents strictement exigés, parmi lesquels figurent un passeport en cours de validité, un billet aller-retour, la preuve du paiement des taxes aéroportuaires, ainsi qu’un visa en cas de destination soumise à obligation.

Dans son communiqué, la Banque d’Algérie insiste à plusieurs reprises sur le caractère personnel et non transférable de cette allocation touristique. Elle dénonce notamment deux pratiques qui exposent leurs auteurs à des sanctions sévères. La première concerne la cession de l’allocation touristique à un tiers, pratique formellement interdite. La seconde vise le détournement de l’usage des fonds reçus, qui doivent être exclusivement affectés aux dépenses liées au voyage. « Ce droit de change est strictement personnel et ne peut en aucun cas être cédé », martèle la Banque d’Algérie dans sa mise en garde, en soulignant que tout manquement pourrait entraîner des mesures judiciaires.

Les contrevenants aux règles encadrant l’allocation touristique de 750 euros risquent, selon le même communiqué, une suspension de cinq années de leur droit au change, assortie de poursuites pénales pour violation de la réglementation. L’allocation touristique, qui dépend directement des règles de change en vigueur, reste soumise au taux du jour, et son équivalent en dinars est calculé au moment de la transaction. C’est pourquoi la Banque d’Algérie insiste, une fois encore, sur la nécessité de respecter à la lettre les procédures, d’autant plus que l’allocation touristique est remise uniquement au point de sortie du territoire, sur présentation de l’ensemble des justificatifs requis.

La Banque d’Algérie mentionne également une obligation souvent ignorée par les voyageurs : si la durée du séjour effectué est inférieure à sept jours, le montant alloué doit être restitué dans un délai de cinq jours ouvrables après le retour. Cette exigence s’inscrit dans une logique de contrôle rigoureux visant à garantir que l’allocation touristique de 750 euros soit utilisée conformément à sa finalité. La Banque d’Algérie souhaite ainsi éviter que des individus exploitent ce droit de change pour alimenter le marché parallèle ou pour transférer illégalement des devises à l’étranger.

Les établissements habilités à délivrer cette allocation sont clairement identifiés. Outre les banques publiques comme la BNA, la BADR ou la CNEP, certaines banques privées telles que Société Générale Algérie ou Trust Bank Algeria sont également autorisées à gérer les demandes d’allocation touristique. Cette liste, régulièrement mise à jour par les autorités monétaires, garantit un cadre officiel pour toutes les opérations liées à l’allocation touristique, à la Banque d’Algérie et aux institutions bancaires agréées.