Plus de cinq mois après l’annonce présidentielle de l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros, les voyageurs algériens attendent toujours l’entrée en vigueur de cette mesure. Cette attente suscite de nombreuses interrogations, tant chez les citoyens que parmi certains spécialistes de l’économie. Ce mardi 20 mai, Hamza Boughadi, directeur général de la Société d’études économiques et développement des investissements, est intervenu sur la Chaîne 1 de la Radio nationale pour commenter le retard observé dans l’application de cette décision présidentielle, sans remettre en cause ni la volonté politique ni les engagements du président de la République.
Invité à s’exprimer à la radio, Hamza Boughadi a salué la réactivité du président Tebboune face aux attentes citoyennes, tout en pointant du doigt la lenteur dans l’exécution concrète de certaines décisions. Il cite notamment l’allocation touristique, inscrite dans le budget 2025 mais toujours non appliquée, alors que cinq mois se sont déjà écoulés. « Pourquoi ce rythme aussi lent dans l’application des décisions et des programmes du président de la république ? », s’interroge-t-il, estimant que malgré les efforts du chef de l’État pour créer un cadre favorable, la mise en œuvre des décisions présidentielles tarde à se matérialiser sur le terrain.
Boughadi a également expliqué, lors de son passage ce mardi dans l’émission « L’invité du matin » de la Chaîne 1 de la Radio nationale, que le président de la République a réuni toutes les conditions nécessaires pour permettre aux responsables d’accomplir leurs missions, y compris en leur assurant une protection juridique et administrative. Toutefois, certains dossiers connaissent encore un ralentissement dans leur mise en œuvre, à l’instar de l’allocation touristique prévue dans le budget 2025, qui n’a toujours pas été concrétisée malgré plus de cinq mois écoulés, « ce qui reflète une lenteur dans la traduction des décisions du président sur le terrain ».
À ce jour, les voyageurs continuent d’attendre la mise à disposition effective de l’allocation touristique de 750 euros. Cette somme, destinée à permettre aux citoyens algériens voyageant à l’étranger d’accéder à un minimum de devises en toute légalité, représente un levier important dans la lutte contre le marché informel du change. La Banque d’Algérie a bien amorcé des démarches préliminaires, comme l’ouverture de bureaux de change dans plusieurs ports et aéroports du pays. Néanmoins, aucune instruction officielle ou note d’application n’a encore été rendue publique, et les modalités précises d’attribution de cette allocation n’ont pas été communiquées.
Dans ses propos, il n’y a ni remise en question de la légitimité de la décision, ni critique de la vision politique du président. Au contraire, ses déclarations visent à appuyer la nécessité d’une exécution rapide, afin de respecter la volonté exprimée par le chef de l’État. À ses yeux, ce type de dossier constitue un test pour l’efficacité des institutions concernées, dans leur capacité à transformer une décision politique en mesure concrète sur le terrain.
Si l’allocation touristique de 750 euros figure désormais dans les textes et fait partie des engagements fermes des autorités, elle reste à ce jour une promesse en attente de concrétisation. Hamza Boughadi, à travers une intervention sobre mais ferme, rappelle que l’administration doit désormais jouer son rôle. L’objectif n’est pas seulement d’annoncer une réforme, mais de la traduire en réalité pour les citoyens.
Pour rappel, l’augmentation de l’allocation touristique de 750 euros avait été décidée lors du Conseil des ministres du 8 décembre dernier, sur instruction directe du président Abdelmadjid Tebboune. Quelques semaines plus tard, une réunion de travail présidée par le chef de l’État, le lundi 10 février, avait été consacrée à l’application de cette mesure. Toutefois, l’absence à ce jour d’un cadre opérationnel clair, notamment de la part de la Banque d’Algérie, prolonge l’attente et nourrit le flou autour de cette mesure.