Allocation touristique de 750 euros : un changement inattendu appliqué ?

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Une évolution inattendue semble poindre à l’horizon en ce qui concerne l’allocation touristique de 750 euros. Initialement destinée à être exclusivement versée par la Banque d’Algérie, cette prime pourrait désormais être distribuée par les banques publiques, qui annoncent être prêtes à la mettre en œuvre dès réception d’une instruction officielle. Cette déclaration, bien que conditionnée à une validation réglementaire, pourrait signaler un tournant décisif dans la gestion de cette allocation longtemps au centre des attentes des voyageurs algériens.

C’est dans le cadre d’un vaste plan de réforme bancaire que cette annonce s’inscrit. La Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale a récemment dévoilé une feuille de route en dix points, censée redonner un nouveau souffle aux établissements bancaires algériens. Ce plan se veut ambitieux, avec pour objectif principal l’amélioration du financement de l’investissement, mais il aborde également des volets pratiques touchant directement le quotidien des citoyens, à commencer par leur relation avec les institutions bancaires.

Parmi les mesures phares de ce plan figurent la réduction des délais de traitement des demandes de crédit, la simplification des procédures administratives, la création de circuits spécifiques au sein des agences pour les investisseurs, ainsi que l’extension des services bancaires dans les régions éloignées. Il est aussi question de la numérisation accrue du secteur, avec l’introduction et la généralisation de moyens de paiement modernes comme les QR codes, les applications mobiles ou encore les cartes à paiement différé, dont la fameuse « CIB Plus ». L’objectif affiché est clair : réduire significativement la circulation de l’argent liquide, et ainsi entrer de plain-pied dans l’ère du numérique bancaire.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la déclaration du président de la Commission, Oussama Arbaoui, qui insiste sur la nécessité d’accompagner cette transformation par des réformes concrètes et pragmatiques. Selon lui, l’heure est venue de concrétiser les orientations du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en matière de financement de l’économie par le biais de structures bancaires modernes et adaptées aux besoins du pays. C’est pourquoi des rencontres sont prévues entre la commission et les responsables des banques privées dès la semaine prochaine, afin de dresser un état des lieux du secteur et de discuter des perspectives à venir.

Autre point capital de cette réforme : la finance islamique. La commission envisage sérieusement la création d’établissements indépendants spécialisés dans ce domaine, avec pour chef de file la future Banque Nationale Islamique, rattachée à la Banque Nationale d’Algérie. Cette orientation répond à une demande croissante de la population pour des produits financiers conformes à la charia, mais elle représente aussi une opportunité stratégique pour diversifier l’offre bancaire nationale.

Par ailleurs, la commission met en avant l’impératif de renforcer la mobilisation des ressources financières, tant au niveau national qu’international. Le soutien à l’expansion des banques algériennes sur le continent africain est cité en exemple, avec le Crédit Populaire d’Algérie déjà implanté en Mauritanie et au Sénégal. Ces démarches doivent s’accompagner, selon Arbaoui, d’une politique active de reconquête de l’épargne populaire, rendue possible par une amélioration de la confiance dans le système bancaire et une révision des textes réglementaires freinant actuellement le financement de l’investissement.

Dans ce cadre global, l’annonce de la disponibilité des banques publiques à verser l’allocation touristique de 750 euros constitue un signal fort. Elle illustre une volonté de réactivité et d’adaptabilité face aux attentes des citoyens, tout en laissant entendre que des ajustements pourraient être opérés dans les rôles traditionnellement réservés à la Banque d’Algérie. Les institutions concernées – à savoir la Banque Nationale d’Algérie (BNA), la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR), la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), le Crédit Populaire d’Algérie (CPA), la Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance (CNEP), et la Banque de Développement Local (BDL) – ont toutes affirmé leur pleine mobilisation, dans l’attente du feu vert officiel.

La perspective d’un changement dans la distribution de la nouvelle allocation touristique de 750 euros pourrait donc devenir réalité dans un avenir proche, symbolisant une évolution structurelle dans la gestion des flux financiers en Algérie. Un simple ajustement administratif ? Peut-être. Mais aussi, peut-être, le signe avant-coureur d’une nouvelle ère pour le secteur bancaire national.

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