Depuis plusieurs décennies, l’allocation touristique accompagne les départs à l’étranger des citoyens, mais longtemps, son montant fixé à seulement 100 euros la rendait symbolique et insuffisante. Les Algériens devaient alors compléter leurs besoins en devises sur le marché noir, où les taux flambants creusaient un écart considérable avec le taux officiel de la Banque d’Algérie. Cette situation avait fait de chaque voyage un défi financier, notamment pour les familles nombreuses. Mais l’été 2025 a marqué un tournant avec une revalorisation inédite : le montant de l’allocation touristique a été porté à 750 euros, ou son équivalent en dollars, permettant enfin aux Algériens de voyager dans des conditions plus proches de la réalité économique.
Ce changement a eu un effet immédiat. Les guichets des banques ont été pris d’assaut par des voyageurs qui attendaient depuis longtemps une telle revalorisation. En Tunisie, destination phare de l’été pour les Algériens, l’impact s’est vite fait ressentir : hôtels et stations balnéaires ont accueilli un flux exceptionnel de touristes algériens, désormais en mesure de couvrir une partie significative de leurs dépenses grâce à l’allocation touristique. En quelques semaines, la mesure a bouleversé les habitudes de voyage et a replacé le système bancaire au cœur des circuits officiels.
Le président Abdelmadjid Tebboune a présenté un premier bilan lors d’un entretien avec des médias nationaux. Selon lui, plus de 470.000 Algériens ont profité de cette allocation touristique depuis sa revalorisation, pour un total de 400 millions d’euros mobilisés. Ce chiffre illustre non seulement l’ampleur de la demande, mais aussi l’importance qu’a prise cette allocation touristique dans le quotidien des Algériens, après des années où son montant dérisoire la rendait presque inutile.
Le chef de l’État a également tenu à souligner la discipline exemplaire des citoyens. Les Algériens ont respecté scrupuleusement les règles de distribution de l’allocation touristique, et aucun abus n’a été constaté. Tebboune a expliqué que le retard observé avant la mise en œuvre de cette revalorisation était dû à la prudence de la Banque d’Algérie, soucieuse de mettre en place un dispositif solide et durable. En effet, cette décision ne pouvait être improvisée, car elle implique une gestion fine des réserves de change. Le passage de 100 à 750 euros a donc été étudié afin d’assurer un équilibre entre les attentes légitimes des Algériens et la préservation des ressources financières du pays.
La portée symbolique de cette mesure est tout aussi importante que son impact économique. Pendant des années, les Algériens ont dénoncé l’écart abyssal entre l’allocation touristique officielle et leurs besoins réels. Avec la revalorisation, ils se sentent davantage soutenus par l’État dans leur droit à voyager. L’allocation touristique n’est plus une simple formalité administrative, mais un véritable outil de mobilité qui redonne confiance et crédibilité au système bancaire. En accédant à une somme plus réaliste, les Algériens peuvent désormais envisager leurs séjours à l’étranger avec plus de sérénité.
Le succès rencontré s’explique aussi par la simplicité du dispositif : chaque citoyen peut retirer le montant fixé au guichet de sa banque, sans démarches excessives. La transparence du système a permis de réduire la dépendance au marché parallèle, et de canaliser des centaines de milliers de transactions dans un cadre officiel. Pour les Algériens, cette allocation touristique revalorisée représente une victoire contre les pratiques informelles qui dominaient jusque-là.
Sur le plan régional, l’impact a été immédiat. La Tunisie, qui accueille traditionnellement des millions de visiteurs algériens chaque année, a vu ce flux se renforcer grâce à la nouvelle allocation touristique. Les familles ont pu financer leurs séjours plus facilement, stimulant ainsi l’économie touristique des pays voisins. Mais au-delà de la Tunisie, ce sont aussi d’autres destinations accessibles qui s’ouvrent davantage aux Algériens, confirmant l’importance stratégique de cette revalorisation.