La procédure d’obtention de l’allocation touristique en Algérie connaît depuis le 15 décembre un durcissement notable qui ne passe pas inaperçu auprès des voyageurs. Alors qu’il suffisait jusque-là de présenter un billet de voyage et de payer en espèces la contre-valeur en dinars algériens du montant fixé à 750 euros, la Banque d’Algérie a décidé de revoir en profondeur les modalités d’accès à cette allocation. Une décision motivée par la multiplication des fraudes constatées ces derniers mois, mais qui suscite incompréhension, frustration et débats sur les réseaux sociaux.
Désormais, le changement le plus marquant concerne le mode de paiement. Les voyageurs ne peuvent plus régler la contre-valeur en dinars en espèces. Le paiement doit obligatoirement se faire par chèque ou par carte bancaire, et uniquement à partir d’un compte bancaire domicilié dans l’établissement sollicité. Cette nouvelle exigence exclut de facto les personnes non bancarisées, ou celles disposant d’un compte dans une autre banque, qui doivent engager des démarches supplémentaires avant même de pouvoir prétendre à l’allocation. À cela s’ajoute une série de contrôles renforcés, imposés aux agences bancaires, portant sur l’identité du demandeur, la cohérence de son profil avec la demande formulée et surtout l’origine des fonds utilisés pour l’opération.
Concrètement, les voyageurs doivent désormais constituer un dossier bien plus étoffé qu’auparavant. Les banques réclament des justificatifs détaillés, comme des fiches de paie, des attestations de travail, des documents fiscaux, voire des éléments relatifs à la situation familiale. Une situation qui a rapidement fait réagir certains usagers, à l’image de ce voyageur qui a partagé son expérience sur les réseaux sociaux. Filmant une pile de documents à la main, passeport en évidence, il décrit un véritable parcours du combattant pour obtenir les 750 euros. Selon lui, il a dû effectuer plusieurs allers-retours pour faire des photocopies, les banques exigeant des documents en double, parfois même davantage. « On dirait que vous allez constituer un dossier de visa », lâche-t-il avec ironie, tout en reconnaissant le caractère pénible de la nouvelle procédure.
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Il est à noter que, la Banque d’Algérie, autorité monétaire algérienne, a choisi de « serrer la vis » afin de préserver les réserves de change et de limiter les abus. En renforçant les contrôles et en imposant une traçabilité plus stricte des fonds, les autorités espèrent réduire les détournements et réserver l’allocation aux véritables voyageurs. Reste que cette stratégie se fait au prix d’une complexification administrative qui pénalise aussi les citoyens de bonne foi.
Entre nécessité de lutte contre la fraude et volonté de faciliter la mobilité des Algériens, l’équilibre apparaît délicat à trouver. Si le durcissement des règles répond à une logique économique et financière, il pose également la question de l’accessibilité et de l’équité du dispositif. À l’heure actuelle, l’allocation touristique reste officiellement maintenue, mais son obtention n’a jamais semblé aussi exigeante. Une réalité qui risque de continuer à alimenter débats et frustrations, tant que des ajustements plus clairs et plus fluides ne seront pas apportés.