À partir de 2025, les demandeurs d’emploi en France, y compris les Algériens résidant en France, devront s’attendre à des règles d’indemnisation au chomage plus strictes. L’accord validé par les partenaires sociaux en novembre 2024, bien qu’ayant été retardé, sera finalement soumis à la validation du gouvernement, même si celui-ci est en fin de mandat. Cette réforme vise à durcir les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage pour les quatre prochaines années, jusqu’en 2028, avec une entrée en vigueur attendue pour avril 2025.
Si le texte avait été initialement prévu pour prendre effet dès janvier 2025, des retards logistiques et techniques liés à l’adaptation de France Travail aux nouvelles règles ont conduit à un report probable à avril 2025. Cette décision résulte de la difficulté d’ajuster rapidement les mécanismes nécessaires pour mettre en œuvre les changements d’indemnisation. La validation de l’accord par la Commission nationale de la négociation collective et de la formation professionnelle (CNNCEFP), attendue dans les jours qui viennent, permettra d’éclaircir cette situation et de permettre au gouvernement de l’approuver formellement, qu’il soit en place ou succédé par un nouveau Premier ministre.
Le durcissement des règles se traduira par plusieurs changements significatifs pour les demandeurs d’emploi, à commencer par les seniors. L’âge à partir duquel les chômeurs peuvent bénéficier d’une indemnisation plus longue sera repoussé de deux ans. Par exemple, l’indemnisation maximale de 22,5 mois, accessible à partir de 53 ans, sera désormais accessible à partir de 55 ans. De même, la durée maximale de 27 mois sera possible à partir de 57 ans, contre 55 ans précédemment. En parallèle, le système de « maintien de droit », qui permet aux chômeurs en fin de droits de continuer à toucher des allocations jusqu’à l’âge de départ à la retraite, sera également ajusté, passant de 62 à 64 ans.
Autre mesure marquante, la mensualisation des indemnités chômage. Actuellement, les chômeurs sont indemnisés en fonction du nombre de jours dans le mois, ce qui signifie que le montant de l’indemnisation varie d’un mois à l’autre. À partir de 2025, ce mode de paiement sera simplifié en un versement mensuel fixe, sans prendre en compte le nombre de jours dans le mois. Cette réforme entraînera une perte significative pour certains demandeurs d’emploi, notamment ceux qui touchent l’allocation journalière moyenne. Selon les prévisions, chaque chômeur pourrait perdre entre 5 et 6 jours d’indemnisation chaque année, soit une réduction de 235 à 282 euros brut par an.
Cependant, une des propositions les plus controversées, celle qui visait à réduire les indemnisations pour les chômeurs frontaliers, a été abandonnée. En effet, cette mesure, qui concernait notamment ceux travaillant en Suisse ou au Luxembourg, aurait permis à l’État de réaliser des économies estimées à 800 millions d’euros. Mais des difficultés juridiques ont conduit à son abandon, comme l’a confirmé la ministre du Travail démissionnaire, Astrid Panosyan-Bouvet. Cette décision a soulagé de nombreux travailleurs frontaliers, qui auraient été particulièrement affectés par cette révision.
Malgré l’abandon de certaines mesures, ces changements risquent de peser lourdement sur les demandeurs d’emploi en 2025. Le durcissement des règles d’indemnisation, qui touche aussi bien les seniors que les travailleurs frontaliers, vient en réponse aux besoins d’assainir les finances publiques. Toutefois, cette réforme suscite déjà des critiques, notamment parmi les syndicats et les associations de chômeurs, qui estiment que ces nouvelles règles pénaliseront davantage les plus vulnérables et risquent de créer un choc pour les allocataires.
Cette réforme de l’assurance chômage fait partie d’un ensemble de réformes sociales mises en place par le gouvernement actuel, dont l’objectif principal reste la réduction des dépenses publiques. Les demandeurs d’emploi devront ainsi s’adapter à de nouvelles conditions plus strictes, dans un contexte économique où le chômage reste un problème majeur, malgré les efforts de réformes précédentes.
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