Une décision ferme et sans ambiguïté a récemment secoué les relations bilatérales entre l’Algérie et la France : douze agents français, exerçant au sein de l’ambassade française ont été sommés de quitter le territoire algérien. Ces individus, bien que présents officiellement dans le cadre diplomatique, exerçaient des missions hautement sensibles au sein de l’ambassade de France à Alger. Si leur départ ne fait aucun doute, les regards se tournent désormais vers leurs fonctions exactes et la portée réelle de leur présence dans la capitale algérienne.
DNAlgérie a appris que, les douze agents de l’ambassade de France en Algérie ne sont pas des diplomates ordinaires. Tous sont rattachés au ministère français de l’Intérieur, et sont intervenus à divers niveaux dans les domaines de la sécurité, du renseignement et de la coopération policière. Parmi eux figurent des policiers spécialisés, des gendarmes chevronnés, et deux fonctionnaires appartenant à la Direction générale de la sécurité intérieure, plus connue sous le sigle DGSI. Ces deux derniers sont les seuls à relever du contre-espionnage français dans cette liste, un détail qui, à lui seul, suffit à alimenter de nombreuses spéculations.
Le reste des expulsés, soit dix agents, sont issus de la Direction de la coopération internationale de sécurité, ou DCIS. Cette direction, discrète mais centrale dans l’architecture sécuritaire française à l’étranger, est chargée de coordonner l’action des forces de sécurité à l’international. Six policiers et quatre gendarmes issus de la DCIS travaillaient donc à Alger, sous la protection du cadre diplomatique de l’ambassade. Leur mission n’était pas seulement d’observer. Officiellement, ils étaient présents pour faciliter la coopération avec les autorités algériennes, notamment dans les dossiers jugés stratégiques comme la lutte contre le terrorisme, les enquêtes judiciaires, la fraude documentaire ou encore les flux migratoires.
En pratique, ces agents étaient appelés à œuvrer dans l’ombre, souvent en lien avec les structures sécuritaires algériennes. Leur travail consistait à partager des informations, à assurer une interface opérationnelle entre les deux pays, mais aussi à contribuer à la formation des services de police locaux, dans un esprit de partenariat sécuritaire. Toutefois, leur présence, bien que couverte par un statut diplomatique, s’inscrivait dans un champ d’activité particulièrement sensible, où les équilibres politiques sont fragiles et les marges de tolérance étroites.
La décision d’expulsion prise par l’Algérie, sans en préciser les motifs exacts, s’apparente à un signal fort envoyé à Paris. Le rappel de ces douze agents n’est pas une mesure anodine ; elle traduit une crispation manifeste dans la coopération sécuritaire entre les deux pays. Il ne s’agit pas d’un simple réajustement administratif, mais d’un geste politique qui intervient dans un contexte déjà marqué par des tensions sur plusieurs fronts. Les autorités algériennes n’ont pas souhaité détailler les raisons de cette mesure, mais leur message semble clair : certaines formes d’ingérence, ou certaines méthodes de travail, ne sont plus tolérées.
Ce type de décision, rare dans l’histoire récente des relations algéro-françaises, n’est pas sans précédent dans les usages diplomatiques internationaux. Cependant, le fait qu’elle touche des agents du renseignement, de la police judiciaire et de la sécurité intérieure donne une résonance particulière à cette affaire. Elle met en lumière les coulisses d’une coopération discrète, mais bien réelle, qui repose sur des échanges d’informations, des efforts conjoints de surveillance, et une stratégie commune face aux menaces transnationales.
L’ambassade de France à Alger, qui abrite plusieurs services relevant de la diplomatie classique mais aussi de la coopération sécuritaire, va devoir réorganiser sa mission dans les prochains mois. Cette réorganisation pourrait marquer un tournant dans la manière dont Paris entend gérer sa présence opérationnelle dans la région. Quant à Alger, cette décision semble s’inscrire dans une volonté de reprendre le contrôle de certaines dynamiques internes, en redéfinissant les limites de la collaboration avec ses partenaires étrangers.
Au-delà de l’identité des agents de l’ambassade de France en Algérie, ce sont donc les implications diplomatiques et sécuritaires de leur expulsion qui retiennent l’attention. Cette mesure rappelle que, même lorsqu’elle s’habille d’un langage administratif, la diplomatie n’est jamais totalement déconnectée des enjeux politiques profonds. En expulsant ces douze agents, l’Algérie a choisi de redessiner les contours de sa souveraineté sécuritaire, tout en adressant un message direct à l’un de ses partenaires les plus étroitement liés.
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