Appartements : l’Algérie met en place une restriction

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L’Algérie a récemment pris des mesures strictes pour réguler les modifications non autorisées des appartements à travers une série de contrôles destinés à préserver la sécurité des structures et des occupants. Cette décision a été annoncée par le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, lors d’une session de questions orales au Conseil de la nation, soulignant l’importance de cette initiative face aux dangers que représentent ces transformations illégales. Ces mesures sont prises en réponse à des incidents préoccupants survenus dans plusieurs bâtiments, mettant en lumière la nécessité d’un contrôle rigoureux dans le secteur de la construction et de l’urbanisme.

Le ministre a précisé que, depuis novembre dernier, des opérations de contrôle ont été lancées pour vérifier les modifications apportées aux appartements et aux façades des logements en Algérie, particulièrement ceux du programme AADL. Ce programme, qui touche un large segment de la population algérienne, a été au centre de nombreuses plaintes liées à des modifications non autorisées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments. Parmi les transformations illégales les plus courantes, on retrouve l’installation de climatiseurs sur les façades, des citernes sur les toits, ainsi que des aménagements internes qui altèrent la sécurité des structures. Ces changements, souvent réalisés sans les permis nécessaires, peuvent entraîner des risques graves pour la stabilité des bâtiments.

Durant la période entre novembre et décembre 2024, environ 176 605 appartements ont été inspectés en Algérie, donnant lieu à 4765 mises en demeure et 1378 dossiers envoyés à la justice. De plus, un grand nombre de ces unités ont dû être remises dans leur état d’origine pour éviter des conséquences négatives sur la sécurité. Ces chiffres illustrent l’ampleur du phénomène des modifications anarchiques et soulignent la nécessité d’une action déterminée pour y mettre un terme.

L’incident tragique survenu en octobre 2024 à Béchar a mis en évidence les dangers potentiels de ces modifications illégales. Un immeuble de quatre étages, réceptionné en 2016, s’est effondré en raison de modifications apportées aux piliers par des propriétaires de locaux commerciaux au rez-de-chaussée. Heureusement, l’incident n’a pas fait de victimes, mais il a révélé des failles dans la réglementation et dans le respect des normes de construction. L’effondrement a provoqué l’évacuation d’urgence des résidents et une expertise a révélé que l’utilisation d’outils inadéquats pour couper le béton et le fer avait affaibli la structure du bâtiment. Ce type de transformation illégale a directement impacté la solidité du bâtiment, entraînant ainsi sa chute.

Pour éviter de tels incidents à l’avenir, le ministre Belaribi a annoncé que des contrôles de plus grande envergure seront mis en place, non seulement pour les logements AADL, mais aussi pour tous les types de bâtiments gérés par les promoteurs immobiliers publics et les OPGI. Ces contrôles incluront les façades, les parties communes, ainsi que les parties internes des bâtiments. Il a également évoqué une révision de la législation en matière d’aménagement et d’urbanisme, afin de créer des outils plus efficaces pour encadrer le développement urbain, prévenir les modifications non autorisées et garantir la sécurité des citoyens.

L’une des réponses aux défis posés par ces pratiques est la mise en place d’une « police de l’urbanisme » pour renforcer l’application des lois et prévenir toute violation des normes. Cette initiative vise à créer un environnement plus sécurisé pour les habitants, en veillant à ce que tous les bâtiments respectent les standards de construction et les exigences de sécurité.

Les autorités algériennes, conscientes des risques encourus par la population en raison de ces transformations non régulées, mettent donc en place une série de mesures pour limiter les pratiques dangereuses et garantir un développement urbain harmonieux et sécurisé. La création de cette police de l’urbanisme, combinée à des contrôles réguliers et à une révision de la législation, marque un tournant dans la gestion des infrastructures et vise à éviter que de tels incidents tragiques ne se reproduisent à l’avenir.

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