Après la banane, l’Algérie s’attaque à la pomme de terre

pomme de terre Algérie

Après la banane, c’est désormais la pomme de terre qui se retrouve au centre d’une vaste opération menée par les autorités pour lutter contre la spéculation et la flambée des prix en Algérie. Ce lundi, les services du ministère du Commerce intérieur et du contrôle du marché national ont annoncé avoir saisi pas moins de 150 tonnes de pommes de terre à Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdès. Selon les premiers éléments communiqués, cette marchandise était stockée illégalement et destinée à la spéculation, un phénomène qui gangrène de plus en plus le marché des produits alimentaires de base en Algérie.

Cette saisie intervient dans un contexte de tensions économiques où la pomme de terre, un aliment de base dans les foyers algériens, a vu son prix s’envoler ces dernières semaines. De nombreux consommateurs dénoncent une augmentation injustifiée du prix du kilogramme, qui dépasse parfois les 180 dinars, alors que la production nationale est censée être suffisante pour couvrir la demande. Face à cette situation, le gouvernement intensifie les contrôles et les descentes dans les entrepôts suspects, tentant ainsi de casser les réseaux de spéculation qui sévissent à travers le pays.

L’opération de Boumerdès rappelle étrangement celle menée la veille au port d’Annaba, où les services des douanes ont mis la main sur une cargaison massive de bananes : pas moins de 800 000 kilogrammes de fruits ont été saisis, soigneusement empaquetés dans 34 conteneurs. Cette saisie spectaculaire a mis en lumière un réseau de spéculateurs qui manipulent les prix pour maintenir des marges de profit exorbitantes. En effet, alors que sur le marché international, le prix de la banane reste relativement stable (autour de 0,50 dollar le kilo, soit environ 240 dinars en Algérie), son coût a explosé localement pour atteindre 700 dinars. Une situation jugée anormale par de nombreux observateurs et qui a poussé les autorités à durcir le ton.

Face à ces constats, une question demeure : ces opérations coup de poing permettront-elles réellement de stabiliser le marché à long terme ? Si les saisies impressionnantes de pommes de terre et de bananes témoignent d’une volonté ferme des autorités de mettre un frein à la spéculation, elles ne constituent qu’une réponse temporaire à un problème structurel. Pour que la situation s’améliore durablement, des réformes plus profondes du secteur agricole et de la distribution semblent nécessaires, afin de garantir un approvisionnement régulier et empêcher la formation de monopoles qui dictent leur loi aux consommateurs.

En attendant, après la banane et la pomme de terre, quel sera le prochain produit à subir les foudres de la spéculation en Algérie? Les Algériens, pris en otage par cette instabilité des prix, espèrent une solution rapide à cette crise qui affecte leur quotidien et met à mal leur pouvoir d’achat.

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