Après le Paracétamol, l’Algérie s’attaque à l’Insuline 

Insuline Algérie

Dans un contexte où l’Algérie cherche à renforcer son autonomie pharmaceutique, une annonce majeure vient de marquer un tournant décisif dans l’industrie du médicament. Après avoir fait un pas audacieux vers la production locale de la matière première du Paracétamol, le pays accélère désormais dans le domaine des traitements pour le diabète. Lors d’une visite à Constantine, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Kouidri Wassim, a confirmé que les stylos injectables d’insuline du groupe Saidal seront mis sur le marché avant la fin du mois de Ramadan. Cette initiative vise à garantir un approvisionnement national stable et à réduire la dépendance aux importations, un défi de taille dans un pays où le diabète touche des millions de personnes.

L’industrie pharmaceutique algérienne franchit ainsi un cap avec la mise en avant d’une production locale d’insuline sous forme de stylos injectables. L’unité de Constantine est désormais un symbole de la capacité nationale à fabriquer des produits de haute technicité, répondant aux standards internationaux. Le ministre a souligné que cette unité, à l’image de plusieurs laboratoires privés engagés dans la fabrication de biosimilaires, témoigne du savoir-faire acquis ces dernières années dans le domaine des biotechnologies appliquées à la santé. Il a également rappelé l’engagement du groupe Saidal à se positionner en tant que pilier de la souveraineté sanitaire du pays en diversifiant sa gamme de production.

L’enjeu est de taille : assurer la sécurité des patients atteints de diabète en leur fournissant un traitement de qualité, fabriqué en Algérie, et à un coût maîtrisé. La production locale devrait permettre non seulement d’atténuer les tensions sur le marché, où la disponibilité de l’insuline est souvent soumise aux aléas des importations, mais aussi d’offrir un accès facilité aux patients, notamment ceux vivant dans les régions les plus reculées du pays.

L’ambition du ministère ne se limite pas à l’insuline. Selon Kouidri Wassim, l’Algérie a fait des avancées significatives dans la fabrication de médicaments biosimilaires, grâce aux efforts combinés de plusieurs groupes pharmaceutiques privés. À ce jour, sept laboratoires spécialisés contribuent à ce développement stratégique. Cette dynamique s’inscrit dans une politique plus large visant à atteindre un taux de couverture optimal de la production nationale. Actuellement fixé à 76,8 %, cet indicateur démontre la capacité croissante du pays à répondre à ses propres besoins en médicaments essentiels.

Cependant, malgré ces avancées, certains défis restent à relever. L’importation de dispositifs médicaux demeure un point sensible, et le ministre a insisté sur la nécessité de structurer une véritable industrie nationale dédiée à leur fabrication. Il a plaidé pour une synergie entre acteurs publics et privés afin d’assurer une production locale compétitive, capable de rivaliser avec les produits étrangers. Cette vision s’est concrétisée lors de sa visite à plusieurs laboratoires et unités de production, notamment à Zighoud-Youcef, où les laboratoires biogaléniques jouent un rôle clé dans l’exportation de médicaments vers l’Afrique, avec plus de 420 000 boîtes déjà envoyées au Sénégal.

L’expansion de cette industrie ne concerne pas uniquement le marché intérieur. Avec une infrastructure de plus en plus performante, l’Algérie ambitionne de devenir un acteur régional incontournable dans la production pharmaceutique. Le site de Saidal à Constantine en est un exemple frappant. Cette unité, qui a bénéficié d’investissements stratégiques, se positionne aujourd’hui comme un levier essentiel pour atteindre cet objectif. La visite du ministre s’est également arrêtée au siège de l’Agence nationale de contrôle des produits pharmaceutiques, située à la Nouvelle Ville Ali-Mendjeli, où sont enregistrés et homologués les médicaments avant leur mise sur le marché.

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