Sonatrach continue de renforcer sa position stratégique dans le secteur de l’hydrogène vert, en suscitant un vif intérêt de la part de ses partenaires européens. Après son engagement dans le projet SoutH2, qui relie l’Algérie à l’Allemagne via l’Italie et l’Autriche, la compagnie nationale des hydrocarbures est désormais sollicitée pour intégrer le consortium du corridor H2med, un projet majeur porté par l’Espagne, la France, le Portugal et l’Allemagne.
Lors d’une rencontre récente entre le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et Arturo Gonzalo Aizpiri, président d’Enagas, le gestionnaire du réseau de transport de gaz en Espagne, il a été question d’une possible implication de Sonatrach dans cette infrastructure clé. Le H2med, qui s’étendra sur 703 km et nécessitera un investissement estimé à 2,5 milliards de dollars, vise à transporter deux millions de tonnes d’hydrogène vert par an, reliant les principaux réseaux européens d’énergie propre. L’intégration de Sonatrach dans ce projet renforcerait non seulement la coopération énergétique entre l’Algérie et l’Europe, mais consoliderait aussi le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur fiable de solutions énergétiques durables.
L’Espagne, consciente des capacités de l’Algérie en matière de production d’hydrogène vert, voit en Sonatrach un partenaire stratégique pour garantir l’approvisionnement du marché européen. Enagas a ainsi manifesté son souhait de voir Sonatrach rejoindre le consortium aux côtés des groupes français GRTgaz, allemand OGE et portugais Teréga. Cette collaboration s’inscrirait dans la continuité des efforts déployés par Sonatrach pour développer des projets d’hydrogène vert, notamment avec la société espagnole Cepsa, avec qui elle travaille déjà sur une unité de production de 200 MW destinée au marché espagnol.
En parallèle, le ministère algérien de l’Énergie étudie la faisabilité d’un nouveau gazoduc reliant Alger à Madrid, une initiative qui répond aux sollicitations espagnoles et qui témoigne de l’intérêt croissant pour l’énergie propre en Europe. Le contexte actuel, marqué par une accélération de la transition énergétique et une diversification des sources d’approvisionnement, met l’Algérie en position de force pour répondre aux attentes du Vieux Continent. La compétitivité de ses coûts de production, associée à son infrastructure énergétique déjà bien développée, en fait un acteur incontournable du marché de l’hydrogène vert.
L’engouement pour l’hydrogène en Algérie ne se limite pas aux projets en cours avec l’Espagne. Plusieurs initiatives pilotes sont déjà lancées en collaboration avec des partenaires européens tels que l’allemand VNG et l’italien Eni. D’autres accords devraient être finalisés prochainement, mettant en avant l’attractivité croissante du pays pour les investisseurs internationaux dans le domaine des énergies renouvelables.
Grâce aux corridors SoutH2 et H2med, l’Algérie s’impose comme un maillon essentiel de la sécurité énergétique européenne. En diversifiant son offre entre hydrogène vert, électricité, pétrole et gaz naturel, elle confirme son engagement à répondre aux exigences de la transition énergétique mondiale tout en renforçant sa coopération avec ses partenaires européens. Ce positionnement stratégique, soutenu par des investissements ambitieux et une volonté politique affirmée, pourrait bien faire de l’Algérie un leader incontournable de l’hydrogène vert dans les années à venir.
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