Actuellement, l’Algérie traverse une crise automobile où les véhicules neufs sont quasi inexistants sur le marché local. À l’exception des quelques véhicules importés par des particuliers à leurs frais, les Algériens ont très peu d’options en matière d’achats de voitures neuves. Face à ce manque de disponibilité et à l’explosion des prix des véhicules d’occasion en Algérie, une proposition a émergé : autoriser l’importation de véhicules de moins de 10 ans, au lieu de se limiter à ceux de moins de 5 ans, comme ce sera le cas, à partir du 1er janvier 2026, pour les Algériens de l’étranger sous le dispositif du Certificat de Changement de Résidence (CCR). Bien qu’il s’agisse encore d’une simple proposition, elle pourrait répondre à un besoin urgent de plus en plus pressant des consommateurs locaux.
La situation du marché automobile en Algérie est particulièrement tendue. En effet, les délais de livraison des véhicules neufs produits localement sont extrêmement longs. Fiat, le seul constructeur automobile actuellement implanté en Algérie, ne parvient pas à suivre la demande. Par exemple, les personnes inscrites pour acheter un modèle comme le Doblo Panorama devront patienter jusqu’au premier semestre 2026 avant d’être contactées. Cela laisse un grand nombre de citoyens sans option viable pour acquérir une voiture neuve, à des prix parfois exorbitants.
Cette réalité pousse de nombreux Algériens à se tourner vers des véhicules d’occasion, mais là aussi, la situation n’est guère meilleure. Le prix des véhicules d’occasion a explosé en raison de la pénurie de voitures neuves et de l’augmentation des coûts liés à l’importation. Une voiture qui coûtait 70 millions de dinars quelques années auparavant peut désormais atteindre 300 millions de dinars, rendant l’achat d’un véhicule de qualité inaccessibile pour la majorité des Algériens. Cette flambée des prix rend encore plus urgente la nécessité de solutions alternatives, comme l’élargissement des conditions d’importation.
C’est dans ce contexte que le député Wahid Al Sidi Cheikh a proposé une mesure visant à permettre l’importation de véhicules de moins de 10 ans. Selon lui, cette solution pourrait alléger la pression exercée sur le marché automobile local, tout en offrant aux citoyens un accès plus large à des véhicules récents mais moins chers que ceux produits localement. « Il faut importer des voitures de moins de 10 ans… Une voiture à 70 millions, le citoyen peut l’acheter, mais à 300 millions, c’est difficile ! » a-t-il déclaré, soulignant les difficultés financières auxquelles sont confrontés de nombreux Algériens.
Actuellement, les Algériens de l’étranger peuvent importer des véhicules de moins de 3 ans, et à partir du 1er janvier 2026 ils pourront importer des véhicules de moins de 5 ans grâce au système du CCR, sans payer de taxes douanières exorbitantes, sous certaines conditions. Cependant, cette limite de 5 ans est jugée trop restrictive, surtout dans un contexte où la demande pour des véhicules abordables est en forte augmentation. La proposition d’élargir cette limite à des véhicules de moins de 10 ans pourrait donc répondre à un besoin urgent, en augmentant l’offre de véhicules disponibles à des prix plus abordables.
Cette proposition ne vise cependant pas à remplacer la production locale, mais plutôt à compléter l’offre de véhicules en Algérie. Elle s’inscrit dans un cadre où la production locale peine à suivre le rythme de la demande. En effet, Fiat est actuellement le seul constructeur à produire des véhicules en Algérie, mais ses capacités de production sont limitées, et les délais de livraison sont longs. Ce retard dans la production des véhicules contribue largement à la pénurie de voitures neuves, qui pousse de nombreux consommateurs à se tourner vers l’importation ou l’achat de véhicules d’occasion.
L’élargissement de la réglementation pour permettre l’importation de véhicules de moins de 10 ans pourrait aussi permettre à l’Algérie de mieux réguler le marché, en limitant les prix exorbitants pratiqués par les revendeurs de voitures d’occasion. Toutefois, cette solution doit être mise en œuvre de manière réfléchie, afin de ne pas nuire à l’industrie automobile locale qui peine déjà à se développer.