L’équipe d’Algérie a conclu son stage de novembre 2025 sur une note positive en s’imposant face à l’Arabie saoudite sur le score de 0-2, mais ce succès sur le terrain ne doit pas masquer une particularité tactique qui a attiré tous les regards. Ce mardi, Vladimir Petković, sélectionneur national, a surpris observateurs et journalistes en alignant deux ailiers de métier sur le même flanc, une option rare au plus haut niveau du football. Riyad Mahrez et Anis Hadj Moussa, habituellement habitués à évoluer sur des côtés opposés, ont ainsi partagé le couloir droit, bouleversant les repères habituels de l’équipe et de leurs adversaires.
Lors du match amical précédent face au Zimbabwe, Petković avait séduit par la clarté de son dispositif. Un 3-5-2 lisible, basé sur l’occupation équilibrée du terrain et la maîtrise des transitions, avait convaincu par sa fluidité et son organisation. Ce mardi, en revanche, la stratégie a déconcerté. Placer deux joueurs offensifs dans le même couloir est rarement utilisé en match officiel, surtout sans contrainte particulière comme une blessure ou une sanction. Pourtant, le choix du sélectionneur était volontaire et réfléchi. Le flanc droit s’est transformé en véritable zone de concentration offensive où Mahrez et Hadj Moussa se complétaient mais se gênaient parfois, tandis que le côté gauche restait presque désert, occupé seulement par quelques incursions sporadiques de Houssem Aouar ou de Rayan Aït-Nouri.
Cette disposition a offert un spectacle contrasté : d’un côté, un duo dynamique capable de combiner passes courtes, permutes et débordements, de l’autre, un couloir laissé à l’abandon, obligeant les défenseurs à se réorganiser constamment et le ballon à transiter plus difficilement vers la gauche. Baghded Bounedjah, l’avant-centre algérien, a joué un rôle clé pour équilibrer le dispositif en permutant par séquences sur le flanc droit, mais cette constante rotation a mis en évidence la complexité de ce choix tactique et la nécessité d’une synchronisation parfaite.
L’absence de Mohamed Amoura pèse également dans l’analyse. Très influent dans le jeu algérien depuis plusieurs matchs, son forfait aurait pu suggérer le maintien d’un 3-5-2 classique, avec occupation équilibrée des couloirs et couverture défensive solide. L’option de Petković, qui consiste à concentrer la puissance offensive sur un seul flanc, interroge donc, car elle va à l’encontre des standards établis et des habitudes de l’équipe. Pourtant, malgré cette configuration inhabituelle, l’Algérie a su maîtriser la rencontre et concrétiser ses occasions, ce qui met en lumière le talent individuel des joueurs, mais aussi leur capacité à s’adapter à un schéma atypique.
Ce choix tactique pose des questions sur la philosophie de jeu de Petković. S’agit-il d’une expérience ponctuelle pour observer les interactions entre Mahrez et Hadj Moussa ? Ou d’une piste pour réinventer le système offensif algérien face à des équipes à forte densité défensive ? Dans tous les cas, la décision reste audacieuse et surprenante. L’efficacité du dispositif a été partielle : l’équipe a gagné, certes, mais l’homogénéité et l’équilibre sur le terrain ont été mis à rude épreuve. Le public, les analystes et les journalistes ont relevé la singularité du plan, qui ne s’explique ni par le contexte du match ni par un impératif tactique évident.
Cette expérience illustre la liberté d’un sélectionneur capable d’expérimenter en match amical, mais aussi les risques associés à l’innovation. Concentrer deux ailiers sur le même flanc offre certes un potentiel créatif et offensif, mais laisse des zones vulnérables sur l’autre côté et exige une coordination sans faille pour éviter les déséquilibres. À court terme, le résultat positif masque ces tensions, mais sur le long terme, cette approche pourrait nécessiter des ajustements pour être réutilisable dans des compétitions plus exigeantes.
La victoire de l’Algérie contre l’Arabie saoudite, sur le papier, est nette et confortable, mais l’ombre d’un choix tactique singulier plane encore sur l’équipe. La réussite du duo Mahrez-Hadj Moussa sur le même côté marque une curiosité historique dans le football algérien, un moment où audace et prudence se sont mêlées pour offrir un spectacle à la fois surprenant et efficace. La question qui reste suspendue est simple : cette innovation restera-t-elle un simple test ou deviendra-t-elle une option stratégique pour l’avenir ?