Le gouvernement algérien intensifie sa lutte contre les pratiques financières illicites avec des mesures qui s’annoncent drastiques. Lors d’une réunion tenue jeudi, le ministre des Finances, Laziz Faid, a présidé un comité national d’évaluation des risques, où les discussions ont porté sur des propositions visant à réduire les risques de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme, ainsi que de prolifération des armes de destruction massive en Algérie. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large pour renforcer la transparence financière et garantir une régulation plus stricte du secteur financier en Algérie.
Le comité a examiné différentes feuilles de route proposées par plusieurs secteurs, visant à compléter les actions déjà en place pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement de la criminalité en Algérie. Ces propositions doivent encore être approuvées par le comité national d’évaluation, mais elles prévoient des mesures concrètes pour améliorer la traçabilité des transactions financières et renforcer le contrôle des acteurs économiques.
Un point majeur de cette réunion a été l’examen de l’état d’avancement des efforts pour lever les réserves du Groupe d’Action Financière (GAFI), une organisation internationale qui évalue les systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent à travers le monde. En Algérie, cette question est devenue une priorité, car la levée des réserves du GAFI permettrait au pays de renforcer son image et de faciliter les échanges financiers internationaux, un facteur crucial pour le développement économique.
Le ministre des Finances a également mis en avant plusieurs mesures adoptées dans la loi de finances 2025, en particulier celles concernant la généralisation du paiement électronique. Ce changement législatif vise à promouvoir la transparence des transactions financières et à faciliter leur suivi. Avec la montée en puissance de la digitalisation, le gouvernement algérien espère non seulement moderniser le secteur financier, mais aussi rendre plus difficile le recours au blanchiment d’argent, en rendant les transactions plus visibles et traçables.
Cette approche s’accompagne de la mise en œuvre de contrôles accrus sur certains secteurs jugés sensibles. Les professions comme les huissiers de justice, les avocats, les experts comptables et les commissionnaires en douane devront se conformer à de nouvelles normes et pratiques visant à prévenir toute forme de corruption ou de financement illicite. Le gouvernement envisage ainsi des projets de résolutions pour mieux réguler ces métiers et les rendre plus transparents, en accord avec les standards internationaux de lutte contre le blanchiment d’argent.
Un autre aspect clé abordé lors de la réunion était la préparation de feuilles de route pour les secteurs non prioritaires, mais qui ont un rôle important dans l’écosystème économique et financier du pays. Le secteur des jeux de hasard, par exemple, est un domaine où les risques de blanchiment sont importants, et des mesures doivent être mises en place pour en limiter les abus. De même, les experts comptables et les autres acteurs du secteur privé auront un rôle à jouer dans cette stratégie globale visant à garantir un environnement financier plus propre et mieux régulé.
Les travaux de cette réunion ont été suivis de près par différents acteurs économiques et institutionnels du pays, car les mesures proposées auront un impact direct sur la régulation des flux financiers, notamment dans les secteurs privés sensibles. En mettant en place des feuilles de route rigoureuses et une surveillance accrue, le gouvernement cherche à adresser des problèmes de longue date qui entravent le développement de l’Algérie sur le plan économique et financier.
Les autorités semblent donc prêtes à adopter une approche plus stricte et systématique pour contrôler les flux financiers, ce qui représente un changement majeur dans la gestion des affaires économiques en Algérie. Les actions qui seront entreprises dans les mois à venir devraient permettre à l’Algérie de se rapprocher des standards internationaux en matière de transparence financière et de lutte contre les activités criminelles liées à l’argent. Ces initiatives auront un impact profond sur le paysage économique du pays, avec des effets attendus tant pour le secteur public que privé.
Alors que l’Algérie se dirige vers une modernisation de ses infrastructures financières et une stricte régulation de ses secteurs économiques, les mesures actuellement discutées devraient marquer un tournant décisif dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’issue de ces discussions déterminera la capacité du pays à naviguer dans un environnement financier international de plus en plus strict, et à renforcer sa position sur la scène économique mondiale.
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