Arnaque aux 52.000 dinars en Algérie : qu’en est-il ?

Crédits BNA

Depuis plusieurs jours, une nouvelle arnaque secoue les réseaux sociaux en Algérie, exploitant la crédulité de nombreux internautes à travers une promesse aussi séduisante que mensongère : une prétendue subvention gouvernementale de 52.000 dinars. Cette arnaque, qui circule massivement sur Facebook, WhatsApp et d’autres plateformes, prétend provenir de la Banque Nationale d’Algérie (BNA). L’institution financière a dû réagir en urgence pour démentir catégoriquement toute implication et alerter les citoyens sur la nature frauduleuse de ce message.

Dans un communiqué officiel publié lundi, la BNA a tenu à mettre fin à la confusion en expliquant qu’elle n’est en aucun cas à l’origine de cette prétendue opération. Le message frauduleux, intitulé « BNA – Subvention gouvernementale », promettrait à chaque participant une somme de 52.000 dinars en échange de quelques réponses à un questionnaire en ligne. Ce type d’arnaque n’est pas nouveau en Algérie, mais l’utilisation du nom d’une grande institution bancaire comme la BNA rend l’escroquerie d’autant plus crédible aux yeux des internautes. Selon la BNA, aucun programme officiel, aucune subvention et encore moins aucune offre bancaire ne propose de tels versements.

L’arnaque aux 52.000 dinars repose sur une méthode classique de phishing : attirer la victime à travers une promesse financière, la rediriger vers un faux site imitant celui d’une institution officielle, puis lui soutirer des données personnelles et bancaires. Dans cette affaire, les fraudeurs ont utilisé l’image et le logo de la Banque Nationale d’Algérie pour donner une apparence authentique à leur escroquerie. Une fois les internautes piégés, leurs informations sont récupérées et souvent revendues ou exploitées pour vider leurs comptes bancaires. L’arnaque aux 52.000 dinars vise donc à subtiliser de l’argent, et non à en offrir, comme le prétendent les messages circulant sur la toile.

La Banque Nationale d’Algérie a rappelé dans son communiqué que jamais elle ne demande à ses clients ou au grand public de communiquer des données sensibles en ligne, encore moins dans le cadre de jeux, concours ou questionnaires. Elle insiste sur un principe fondamental : la BNA ne distribue aucun gain ou subvention en échange d’une inscription numérique. L’arnaque, selon elle, repose sur la méconnaissance des procédures bancaires par une partie du public, ce qui permet aux cybercriminels d’agir plus facilement. L’établissement appelle donc à la prudence et à vérifier toute information relative à ses produits ou services uniquement via ses canaux officiels, notamment son site internet et ses pages certifiées sur les réseaux sociaux.

Cette arnaque aux 52.000 dinars n’est que la dernière d’une longue série d’escroqueries numériques en Algérie. Ces dernières années, le pays a vu exploser le nombre de fraudes en ligne, particulièrement via les applications de messagerie et les plateformes sociales. Les cybercriminels redoublent de créativité, utilisant des méthodes de plus en plus sophistiquées pour tromper les internautes. Les promesses de gains rapides, les subventions fictives et les faux concours sont devenus les appâts favoris des arnaqueurs. Les experts en cybersécurité rappellent que plus de la moitié des escroqueries en Algérie sont désormais réalisées sur Internet, les arnaques financières en dinars constituant la forme la plus répandue.

Les arnaques en ligne comme celle des 52.000 dinars exploitent la confiance et la curiosité. Elles profitent du manque de vigilance, notamment lorsqu’un message semble provenir d’une source réputée. Le cas de la BNA en est une parfaite illustration : en utilisant le nom d’une banque nationale, les escrocs ont pu tromper des milliers d’internautes avant que le communiqué officiel ne vienne démentir l’information. Les autorités financières rappellent qu’il est impératif de ne jamais cliquer sur des liens suspects, ni de fournir des informations personnelles ou bancaires sur des sites dont l’adresse ne correspond pas exactement à celle d’une institution officielle.

La BNA souligne également que les citoyens doivent s’habituer à vérifier systématiquement les informations avant de réagir. En cas de doute, il est conseillé de contacter directement la banque ou de se rendre sur son site web officiel. Cette vigilance individuelle est la première barrière contre l’arnaque. La multiplication des cas de fraude en dinars démontre que la cybercriminalité ne cesse d’évoluer et que les escrocs adaptent leurs méthodes aux nouvelles habitudes numériques des Algériens.