Arnaque aux visas en Algérie : la justice frappe d’une main de fer

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En Algérie, la lutte contre l’arnaque aux visas a pris une tournure décisive avec le démantèlement d’un réseau frauduleux opérant depuis la capitale, Alger. Ce groupe de criminels, qui avait trouvé sa niche dans l’escroquerie en ligne, proposait des visas, des contrats de travail et des demandes d’asile pour l’Europe, principalement destinés au Royaume-Uni et à l’espace Schengen. Mais le piège a été finalement découvert, et la justice algérienne a décidé de frapper d’une main de fer, en réprimant sévèrement les membres de ce réseau.

L’affaire, qui a éclaté suite à plusieurs plaintes déposées à la gendarmerie de Bir Mourad Rais, a mis en lumière un procédé bien rodé, selon Ennahar. Le groupe, qui opérait principalement sur Facebook sous le nom de « visa britannique garanti », promettait des visas Schengen et des contrats de travail européens contre des paiements importants. Les victimes, au nombre de sept, ont été dupées en croyant qu’elles avaient accès à des opportunités légales d’immigration, mais se sont retrouvées à perdre des sommes considérables. Le mécanisme de l’arnaque reposait sur des promesses alléchantes mais illusoires, telles que des contrats de travail garantis en échange de lourdes sommes d’argent, et des demandes d’asile politique pour ceux qui souhaitaient fuir leurs pays d’origine.

Au cœur de cette arnaque sur les visas en Algérie, les fraudeurs utilisaient des canaux de communication privés tels que WhatsApp pour négocier et transmettre les informations aux victimes. En particulier, l’une des victimes a révélé que le groupe lui avait demandé de fournir une copie de son passeport, de sa carte d’identité, ainsi qu’un montant de 7.500 euros (environ 168 millions de dinars algériens au taux parallèle). En outre, cette victime a affirmé avoir envoyé une première somme de 220.000 dinars avant d’être invitée à transférer un complément de 145 millions de dinars à une agence de voyages située à Alger.

Les cinq accusés, jugés le 30 janvier 2025 au tribunal d’El Harrach, ont été condamnés à des peines de prison allant de trois à cinq ans, assorties d’amendes variant entre 100.000 et 500.000 dinars. Cependant, deux des membres du réseau sont toujours en fuite, et la police continue de traquer les suspects restants. Les accusations à leur encontre incluent la falsification de documents administratifs, la fraude et la violation des lois relatives à la circulation des devises et des capitaux à l’étranger. En conséquence, l’affaire a mis en lumière non seulement l’ampleur des arnaques aux visas en Algérie, mais aussi les méthodes sophistiquées utilisées par ces groupes pour exploiter la vulnérabilité des citoyens algériens.

La justice, dans cette affaire, a donné un signal fort contre ces pratiques illégales, tout en montrant que le pays prend très au sérieux la lutte contre les arnaques liées aux visas. Ces fraudes touchent des centaines, voire des milliers de personnes chaque année, en exploitant le rêve d’un avenir meilleur à l’étranger. La justice algérienne a donc pris des mesures exemplaires pour dissuader d’autres groupes malveillants de se livrer à ce type de trafic.

Cependant, cette affaire soulève une question cruciale : pourquoi les citoyens algériens sont-ils si vulnérables aux arnaques aux visas et autres offres douteuses ? La réponse réside en partie dans le manque d’informations claires sur les procédures légales d’immigration, couplé à une demande croissante de voyages vers l’Europe. Alors que des millions d’Algériens cherchent des opportunités de travail à l’étranger, les arnaques aux visas prospèrent dans un environnement où la demande dépasse les offres légales.

Au final, les jugements prononcés contre les membres de ce réseau spécialisé dans l’arnaque sur les visas en Algérie sont un message clair à ceux qui souhaitent profiter des rêves des Algériens à travers des arnaques aux visas : la justice ne laissera aucune place à l’impunité.

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