La communication rapide du ministre a suscité des réactions contrastées, notamment du côté du parquet de Paris, qui a exprimé son mécontentement concernant cette annonce prématurée. « Il est rappelé que seule l’autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours, et qu’une personne qui n’est pas jugée est présumée innocente. En l’occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée » explique-t-il.
Selon l’entourage du ministre, le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a ouvert une enquête à la suite d’un signalement reçu sur la plateforme PHAROS. Ce signalement faisait notamment référence à une vidéo de DJ Rafik qui aurait été republiée sans commentaire et suspectée d’inciter à la violence. En conséquence, une perquisition a été effectuée pour saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettaient de qualifier une infraction.
À ce stade de l’enquête, le parquet a précisé qu’aucune accusation formelle n’avait encore été retenue contre l’influenceur. Par ailleurs, le parquet a rappelé qu’une personne n’étant pas jugée reste présumée innocente, soulignant ainsi la nécessité d’éviter des fuites d’informations avant qu’une décision judiciaire ne soit prise. Le ministre de l’Intérieur, quant à lui, a remercié les forces de l’ordre pour leur professionnalisme et a souligné la volonté de ne laisser aucune incitation à la violence impunie.
Les événements se déroulant autour de DJ Rafik interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre la France et l’Algérie. Ces tensions se sont notamment exacerbées à travers des incidents liés à des influenceurs algériens, comme le cas de l’influenceur « Doualemn », interpellé à Montpellier pour une vidéo jugée litigieuse. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont d’autant plus complexes avec des sujets comme le Sahara occidental et les conditions de détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
La récente interpellation de DJ Rafik souligne la question croissante de la régulation des réseaux sociaux, notamment en ce qui concerne les influenceurs qui, à travers leurs vidéos et publications, peuvent avoir une portée significative auprès de leurs abonnés. Les autorités françaises, face à la montée des discours de haine en ligne, prennent des mesures strictes pour lutter contre l’incitation à la violence. Cependant, cette gestion pose également la question de l’équilibre entre la liberté d’expression et la sécurité publique.