En France, les jeunes Algériens engagés dans la vie active attendent souvent des mois avant de pouvoir prétendre à un droit fondamental : l’Assurance chômage. Jusqu’ici, les règles strictes en vigueur rendaient l’accès difficile, notamment pour les primo-demandeurs d’emploi, souvent jeunes, souvent issus de l’immigration, et dans bien des cas, Algériens vivant en France depuis plusieurs années. Mais une évolution législative en cours pourrait bien changer la donne. Le 7 mai 2025, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé un projet de loi qui vise à assouplir ces conditions d’entrée dans le dispositif d’Assurance chômage. Et pour de nombreux jeunes Algériens présents en France, cette mesure représente un espoir concret d’accéder plus rapidement à une sécurité financière après un premier contrat.
En effet, la proposition du gouvernement est claire : il s’agit de réduire la durée minimale de travail exigée pour pouvoir ouvrir des droits à l’Assurance chômage, y compris pour les Algériens établis en France. Aujourd’hui, un jeune Algérien vivant en France, comme tout autre demandeur, doit avoir travaillé au moins six mois au cours des vingt-quatre derniers mois pour pouvoir bénéficier des allocations. Avec la réforme envisagée, cette exigence serait ramenée à cinq mois, spécifiquement pour les primo-entrants. Autrement dit, un jeune Algérien en France qui termine son premier contrat de travail, souvent un CDD, pourrait accéder plus rapidement à l’Assurance chômage, à condition d’avoir cumulé cinq mois de travail, là où six étaient auparavant nécessaires.
Le texte présenté par la ministre vise aussi à réparer une anomalie juridique. Bien que les partenaires sociaux – à l’exception de la CGT – aient validé la nouvelle convention de l’Assurance chômage en fin d’année 2024, l’assouplissement pour les jeunes n’avait pu entrer en vigueur au 1er avril 2025 faute de base légale. Le projet de loi présenté au conseil des ministres vient donc combler ce vide, en intégrant la disposition au sein du code du travail. Les jeunes Algériens vivant en France, souvent concernés par des situations d’insertion fragile, pourraient ainsi voir cette réforme appliquée dès la rentrée de septembre, à condition bien sûr que le texte soit voté comme prévu par le Parlement d’ici l’été.
Prenons un cas concret : une jeune Algérienne de 25 ans, vivant en France, diplômée en marketing, décroche un premier CDD de cinq mois dans une agence de communication. Jusqu’à maintenant, ce contrat ne lui ouvrait aucun droit à l’Assurance chômage, malgré son implication professionnelle. Grâce à la nouvelle législation, elle pourrait désormais bénéficier de l’Assurance chômage après la fin de son contrat, et ainsi continuer à financer sa recherche d’emploi sans précarité extrême. Des milliers d’Algériens en France, jeunes diplômés ou actifs en situation précaire, se retrouvent dans ce type de parcours. L’entrée plus souple dans le régime de l’Assurance chômage représente donc bien plus qu’un simple ajustement administratif : elle est perçue comme une reconnaissance des réalités vécues sur le terrain.
La France accueille chaque année de nombreux jeunes Algériens, qu’ils soient étudiants, jeunes travailleurs ou primo-arrivants. Tous n’ont pas le même niveau de réseau ou de soutien familial. Pour ces profils, souvent contraints d’accepter des contrats courts, l’Assurance chômage en France reste un filet de sécurité indispensable. Jusqu’à présent, la rigidité des conditions d’accès constituait un obstacle de taille. Ce projet de loi pourrait enfin rendre ce système plus juste et plus accessible. Dans un pays où les débats sur l’intégration et la justice sociale sont constants, cette réforme est scrutée de près par les jeunes Algériens en France, pour qui le travail précaire est souvent la première étape de leur vie professionnelle.
Le texte doit encore passer par le Sénat à partir du 5 juin, avant d’être examiné à l’Assemblée nationale. Si l’agenda parlementaire est respecté, l’application effective de cette nouvelle règle pourrait intervenir dès septembre 2025. En attendant, l’annonce a déjà suscité un écho positif dans les milieux associatifs, syndicaux et dans les réseaux professionnels de jeunes Algériens en France. Car permettre à ces jeunes d’accéder plus rapidement à l’Assurance chômage, en France, après un premier contrat, c’est aussi leur permettre de rebondir, de se stabiliser, et de continuer à construire leur avenir dans de meilleures conditions.