Assurance chômage : les Algériens de France face à un durcissement

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L’annonce a fait l’effet d’un coup de massue pour de nombreux Algériens résidant en France, car à partir du 1er avril, les règles d’indemnisation de l’assurance chômage vont connaître un durcissement significatif, affectant des milliers de demandeurs d’emploi. Cette réforme, longtemps débattue entre syndicats et patronat, marque un tournant décisif dans la gestion des allocations pour les chômeurs, notamment pour les travailleurs seniors et les saisonniers. Après un report initial, l’application des nouvelles règles est désormais imminente, et les conséquences risquent d’être lourdes pour certains bénéficiaires.

Le principal changement concerne la mensualisation des paiements. Jusqu’à présent, les allocations étaient versées sous forme d’indemnités journalières, dont le montant variait en fonction du nombre de jours dans le mois. Avec la nouvelle réforme, l’indemnisation sera désormais calculée sur la base de 30 jours fixes, ce qui entraînera une perte estimée entre 5 et 6 jours d’indemnisation par an. Concrètement, un demandeur d’emploi percevant une allocation journalière moyenne de 47 euros brut se retrouvera avec un manque à gagner compris entre 235 et 282 euros brut par an. Une somme non négligeable qui, pour certains, pourrait peser lourdement sur leur budget.

Les travailleurs seniors ne sont pas épargnés par cette réforme. Jusqu’à présent, les demandeurs d’emploi âgés de 53 ans et plus bénéficiaient d’un avantage en termes de durée d’indemnisation, avec une période de référence élargie à 36 mois au lieu de 24 pour les autres catégories de chômeurs. Désormais, seuls ceux ayant atteint l’âge de 55 ans pourront continuer à bénéficier de cet allongement. Pire encore, l’allongement de la durée d’indemnisation de 137 jours, autrefois accordé dès 53 ans, sera dorénavant réservé aux plus de 55 ans. Un véritable coup dur pour ceux qui, à quelques mois près, espéraient bénéficier de conditions plus favorables.

Les travailleurs saisonniers, quant à eux, voient leur situation légèrement assouplie. Jusqu’à présent, ils devaient justifier d’au moins six mois de travail au cours des 24 derniers mois pour prétendre à une indemnisation. Avec la nouvelle réforme, ce seuil est abaissé à cinq mois. Par ailleurs, la durée minimale d’indemnisation pour ces travailleurs sera désormais fixée à cinq mois. Une mesure qui, bien que présentée comme un assouplissement, ne compense pas les autres restrictions mises en place.

Cette réforme, présentée par le gouvernement comme une nécessité pour garantir l’équilibre du système d’assurance chômage, suscite néanmoins de vives critiques. Les syndicats dénoncent un durcissement des conditions qui pénalise avant tout les plus précaires et les seniors, deux catégories déjà fortement impactées par les difficultés du marché de l’emploi. Les Algériens établis en France et bénéficiant de ces allocations de l’assurance chômage se retrouvent ainsi face à des défis supplémentaires, notamment en raison des difficultés spécifiques liées à leur statut de résidents étrangers.

Alors que le gouvernement justifie ces mesures par la volonté d’encourager le retour à l’emploi et de réduire le coût du chômage pour les finances publiques, les demandeurs d’emploi, eux, redoutent une précarisation accrue. La crainte principale réside dans le risque de voir de nombreux bénéficiaires perdre une partie de leurs droits, rendant leur situation encore plus instable. Pour beaucoup, cette réforme signifie un ajustement difficile de leur budget, voire une nécessité de revoir leurs projets professionnels et personnels.

En attendant l’application effective de ces nouvelles règles, les associations d’aide aux chômeurs et les syndicats continuent d’alerter sur les effets négatifs de ces changements. Certains espèrent encore des ajustements ou des mesures compensatoires, mais une chose est certaine : à compter du 1er avril, les règles du jeu changent, et il faudra s’y adapter, bon gré mal gré.

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