L’Algérie accueille ce mardi un événement d’envergure qui traduit un tournant stratégique dans sa politique économique extérieure : le Forum économique algéro-brésilien, organisé à Alger, en présence du président en exercice du groupe BRICS, le Brésil. Cette initiative intervient quelques jours seulement après l’adhésion officielle de l’Algérie à la banque du groupe BRICS et marque l’intensification des relations avec un pays membre BRICS aux ambitions partagées. L’Algérie, qui cherche à renforcer sa position au sein des dynamiques économiques mondiales, multiplie les démarches pour s’ouvrir à des partenariats diversifiés, notamment avec les puissances du Sud global. En recevant ce forum, elle s’affirme comme un acteur proactif dans la reconfiguration multipolaire de la coopération économique.
Organisé à l’hôtel Sofitel, ce forum symbolise une volonté forte d’ancrer l’Algérie dans un réseau économique plus équilibré, où les échanges ne se limitent plus à des transactions commerciales, mais s’inscrivent dans une logique de coopération stratégique. L’accent est mis sur des secteurs jugés prioritaires : l’aviation, l’industrie automobile, la viande, mais aussi l’agroalimentaire, les machines industrielles, les équipements médicaux, les pièces détachées automobiles, le plastique, le transport et la pharmacie. Ce choix sectoriel traduit les ambitions de l’Algérie d’intégrer ses produits dans les chaînes de valeur mondiales, en capitalisant sur les complémentarités avec un pays membre BRICS comme le Brésil, qui possède une expertise reconnue dans ces domaines.
Plus de 20 entreprises brésiliennes de renom participent à cette rencontre bilatérale, illustrant l’intérêt croissant que suscite l’Algérie sur la scène internationale. À travers cette coopération renforcée avec un pays membre BRICS, l’Algérie espère ouvrir de nouvelles portes à ses exportations, notamment vers l’Amérique latine, un marché encore peu exploré mais porteur pour les produits algériens. Les discussions avec la délégation brésilienne incluent des négociations concrètes autour de la viande, des avions et des véhicules, reflétant des objectifs bien ciblés et des intérêts réciproques.
Le forum est organisé en collaboration entre le Conseil algérien du renouveau économique (CREA), le ministère brésilien des Relations extérieures, l’agence Apex Brasil, la Chambre de commerce arabo-brésilienne et l’ambassade du Brésil à Alger. Cette alliance institutionnelle donne au forum une dimension officielle, structurée, et surtout durable. L’Algérie, dans cette dynamique, ne cherche plus à dépendre uniquement de ses partenaires traditionnels, mais ambitionne de bâtir des alliances plus équilibrées avec des pays membres BRICS, en phase avec sa nouvelle vision économique.
Ce forum s’inscrit dans la continuité d’une stratégie que l’Algérie déploie activement. Après avoir accueilli en avril un forum avec la Chine, puis un autre avec l’Arabie saoudite, et avoir participé récemment au forum économique du Maryland aux États-Unis, la diplomatie économique algérienne multiplie les passerelles avec des acteurs clés. Des discussions sont également en cours avec l’Union européenne pour réviser les cadres de coopération afin de les adapter aux nouvelles priorités de développement national.
L’Algérie, longtemps perçue comme un simple marché de consommation, se positionne désormais comme un exportateur à potentiel. Grâce aux réformes récentes, aux incitations à l’investissement et à une stratégie d’intégration dans les chaînes de valeur, des secteurs tels que les industries agroalimentaires, le ciment, la chimie, la pharmacie, la sidérurgie et l’agriculture saharienne connaissent un regain d’activité significatif. Ce renouveau industriel s’inscrit dans la logique des partenariats stratégiques intelligents que l’Algérie tisse avec des partenaires comme le Brésil.
La coopération avec ce pays membre BRICS représente une opportunité majeure. Elle pourrait permettre à l’Algérie non seulement de développer ses capacités locales, mais aussi d’accéder à des marchés plus vastes, de renforcer son autonomie productive, et d’augmenter la valeur ajoutée de ses exportations. L’expérience du Brésil dans la mécanisation agricole, l’élevage industriel, la transformation alimentaire et la production pharmaceutique pourrait devenir un levier important pour la modernisation de plusieurs filières algériennes.
En intégrant pleinement les dynamiques des pays membres BRICS, l’Algérie confirme son engagement vers une économie ouverte, compétitive et moins dépendante des schémas traditionnels. Le partenariat avec le Brésil, par son ampleur, sa diversité sectorielle et sa vision de long terme, symbolise cette transition vers un modèle fondé sur la complémentarité, la technologie et la souveraineté économique. Loin d’être un événement ponctuel, ce forum constitue une étape stratégique dans l’émergence d’un nouveau positionnement international pour l’Algérie.