Bagages : 3 compagnies desservant l’Algérie dans la tourmente 

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La tension monte dans le secteur aérien low-cost, et plus précisément autour des bagages à main, avec des compagnies desservant l’Algérie depuis la France et l’Espagne désormais dans la tourmente. Trois compagnies sont au cœur de la polémique : Vueling, Transavia et Volotea. Elles proposent toutes des liaisons régulières vers l’Algérie, Vueling opérant également des vols au départ de l’Espagne. Mais au-delà des destinations, c’est leur politique tarifaire liée aux bagages qui attire aujourd’hui l’attention de nombreuses associations de consommateurs européennes.

La problématique des bagages ne date pas d’hier, mais elle prend une ampleur nouvelle avec la saisine de la Commission européenne par seize associations, dont l’UFC-Que Choisir et la CLCV pour la France. Les bagages à main, autrefois inclus dans le prix du billet, sont désormais devenus un produit additionnel sur lequel certaines compagnies bâtissent une stratégie de rentabilité. Ce changement concerne notamment les vols vers l’Algérie, sur lesquels les passagers se voient souvent imposer des frais supplémentaires pour des bagages pourtant considérés comme raisonnables en taille. Ces frais, appliqués par Vueling, Transavia et Volotea, peuvent atteindre jusqu’à 43 euros pour un simple bagage cabine, transformant un billet bon marché en une facture salée.

Cette pratique soulève d’autant plus de critiques qu’elle s’applique de manière inégale, avec des règles qui varient fortement selon la compagnie. Ainsi, sur un vol Transavia à destination de l’Algérie, le bagage cabine peut être autorisé dans certaines conditions mais être facturé dans d’autres, sans clarté suffisante. Sur un vol Volotea, les voyageurs vers l’Algérie peuvent se retrouver à devoir payer 23 euros supplémentaires pour un bagage pourtant conforme aux standards habituels. Même constat chez Vueling, qui dessert également l’Algérie depuis l’Espagne, et qui applique des frais similaires selon le moment de la réservation ou la formule choisie.

Les associations de consommateurs dénoncent ces frais comme abusifs, se référant à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui avait statué dès 2014 que les bagages cabine faisaient partie intégrante du transport de passagers, tant qu’ils respectaient des dimensions raisonnables. Or, malgré cette jurisprudence, la tarification des bagages continue à proliférer sur les vols vers l’Algérie. Les passagers qui optent pour un vol Vueling, Transavia ou Volotea à destination de l’Algérie se trouvent régulièrement confrontés à une grille tarifaire peu lisible, rendant difficile la comparaison réelle des offres.

Fin novembre, les autorités espagnoles avaient infligé une amende record de 179 millions d’euros à cinq compagnies, dont Vueling et Volotea, justement pour cette politique tarifaire sur les bagages. Une sanction significative qui aurait pu calmer le jeu, mais les compagnies concernées ont préféré contester la décision, à l’instar de Ryanair, qui a porté l’affaire devant la justice européenne. Pendant ce temps, les consommateurs continuent de subir ces frais, notamment sur les lignes à forte fréquentation comme celles reliant la France ou l’Espagne à l’Algérie. Le cas des bagages devient alors un symbole d’un modèle économique fondé sur l’addition progressive de suppléments, qui touche de plein fouet les voyageurs maghrébins.

Les autorités européennes sont désormais appelées à réagir, non seulement pour protéger les droits des consommateurs, mais aussi pour restaurer la transparence dans un secteur qui affecte fortement les voyageurs réguliers vers l’Algérie. Car les bagages, qui devraient être un élément banal du transport aérien, se transforment en véritable enjeu stratégique, économique et juridique. Et dans ce contexte, Vueling, Transavia et Volotea, qui desservent activement l’Algérie, se retrouvent plus que jamais sous les projecteurs, au cœur d’une controverse qui pourrait bien redéfinir les règles du jeu dans l’aérien européen.