Le tribunal d’Alger a récemment rendu son verdict concernant un ressortissant algérien résidant en Belgique, nommé « W. Karim », en le condamnant à une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour son implication présumée dans des activités terroristes liées au groupe « Ansar al-Sham » en Syrie entre 2013 et 2015, ainsi que pour le délit d’usurpation d’identité. Cette décision fait suite à une enquête internationale qui a démarré après des alertes des autorités belges en 2019.
L’affaire a pris un tournant majeur lorsqu’en 2019, les autorités belges ont transmis des informations à leurs homologues algériens concernant un individu d’origine algérienne, « W. Karim », suspecté d’avoir rejoint des zones de conflit en Syrie et en Irak. D’après les éléments fournis par Ennahar, il aurait voyagé en Syrie via la Turquie pour intégrer les rangs du groupe terroriste « Ansar al-Sham ». Ce groupe, actif dans les régions de guerre, est connu pour ses liens avec des organisations extrémistes. Selon les autorités belges, l’individu aurait passé une semaine en Syrie avant de retourner en Belgique où il a été appréhendé puis relâché par la justice locale.
Cependant, la situation de « W. Karim » a pris une nouvelle dimension lorsqu’il a entrepris un voyage en France, avant de décider de retourner en Algérie. Pour ce faire, il aurait tenté de franchir les frontières avec une fausse carte d’identité au nom d’un ami résidant en Algérie. Mais lors du passage de l’Algérien résident en Belgique à l’aéroport d’Alger, les services de sécurité ont repéré cette fraude et l’ont immédiatement interpellé. En enquêtant sur son identité, ils ont découvert qu’il était recherché dans le cadre d’un dossier lié au terrorisme. C’est ainsi qu’il a été mis sous enquête pour son implication dans des activités terroristes et pour usurpation d’identité.
Lors de son interrogatoire, l’Algérien condamné à Alger a expliqué qu’il avait quitté l’Algérie en 2000 pour poursuivre ses études en Belgique. Une fois ses études terminées, il a décidé de rester illégalement sur le territoire belge avant d’obtenir un titre de séjour de cinq ans. C’est au cours de cette période qu’il affirme avoir rencontré un individu d’origine turque, prénommé « Mohamed », via Instagram. Ce dernier l’aurait convaincu de partir en Syrie pour rejoindre les combats, en lui exposant la situation dramatique vécue par les populations locales.
Selon « W. Karim », après avoir voyagé jusqu’en Turquie, il aurait atteint la frontière syrienne, où il a été accueilli par le chef du groupe « Ansar al-Sham » ainsi que par d’autres recrues européennes. Il indique que son passeport a été confisqué à son arrivée. Cependant, après une période passée en Syrie, il aurait quitté la zone en raison de son incapacité à supporter les horreurs de la guerre. Il a donc pris la décision de quitter le groupe.
Lors de son procès en appel, « W. Karim » a cependant changé sa version des faits. Il a nié avoir rejoint le groupe « Ansar al-Sham » et a affirmé que son voyage en Syrie était en réalité lié à des activités humanitaires. Il a soutenu avoir rejoint une association caritative belge, « Les Amis de la Syrie », et qu’il avait voyagé avec elle en Syrie dans le but de porter secours aux blessés. Il a précisé que ses missions se limitaient à des tâches médicales et humanitaires, et qu’il n’avait en aucun cas participé à des activités armées.
En ce qui concerne l’usurpation d’identité, « W. Karim » a reconnu avoir utilisé le nom de son ami pour entrer en Algérie, tout en sachant qu’il était recherché. Il a cependant été démasqué par les autorités de l’aéroport dès son arrivée.
Le procureur général avait requis une peine de dix ans de prison ferme, accompagnée d’une amende de 500 000 DA et d’une privation des droits civiques pendant cinq ans. Cependant, après délibération, le tribunal d’Alger a prononcé une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour l’accusé. Cette décision met un terme à une affaire complexe impliquant un individu soupçonné de liens avec des groupes terroristes à l’étranger, mais dont les déclarations ont varié au fil des enquêtes.
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