Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a provoqué la colère du Maroc en affichant une carte séparant le Maroc du Sahara Occidental, territoire que le Maroc considère comme sien. Cette action a été perçue comme une moquerie envers le Royaume chérifien, voisin de l’Algérie.
« Malgré ses assurances formulées en décembre 2020, ni le chef du gouvernement israélien, ni son staff, n’ont « corrigé cette erreur », à savoir mettre à jour l’ensemble des cartes officielles utilisées par l’État hébreu en respectant l’intégrité territoriale du Royaume », a écrit un média marocain proche du régime. Cette critique souligne la frustration marocaine face à ce qu’ils considèrent comme un manque de respect et de considération de la part d’Israël, entité avec laquelle les autorités marocaines ont normalisé les relations, contrairement à l’Algérie qui ne reconnait pas son existence.
L’incident a été amplifié par la diffusion en direct sur deux chaînes de télévision françaises, LCI et TF1, de Netanyahou utilisant cette carte contestée au Maroc. Cette situation a suscité des réactions vives au Maroc, où la question de la soi-disant intégrité territoriale est particulièrement sensible.
Ce n’est pas la première fois que des tensions surgissent entre le Maroc et Israël concernant des représentations cartographiques du Sahara Occidental. Cet épisode risque de compliquer davantage les relations entre les deux nations, déjà fragiles et marquées par des sensibilités géopolitiques complexes.
Netanyahou, Palestine, Maroc : la polémique enfle en France
Il est à rappeler que, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accordé une interview exclusive à LCI, affirmant qu’une reconnaissance d’un État palestinien «encouragerait» les actes terroristes dans le monde entier, notamment en France. Pendant ce temps, 2500 manifestants pro-Palestine se sont rassemblés près des locaux de TF1 pour exprimer leur désaccord avec ses propos.
Dans le contexte tendu de la guerre à Gaza, Benjamin Netanyahou a pris la parole depuis Tel-Aviv lors d’une interview très attendue, diffusée sur TF1 et LCI ce jeudi soir 30 mai. Il y a proclamé que «la victoire d’Israël, c’est la victoire de la France». Pour Netanyahou, la lutte d’Israël contre le Hamas représente aussi une lutte plus large contre l’antisémitisme et la barbarie, comparant l’opération militaire à Rafah au débarquement allié en Normandie en 1944.
Interrogé sur le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre, Netanyahou a rejeté les accusations d’Israël affamant les civils, comparant la situation à un éventuel procès de Winston Churchill à Nuremberg. Selon lui, les accusations du juge de la CPI attisent l’antisémitisme, rappelant l’affaire Dreyfus comme exemple historique de persécution injuste.
Netanyahou a condamné la stratégie du Hamas d’utiliser des civils comme boucliers humains, soulignant les efforts d’Israël pour minimiser les pertes civiles. Il a déclaré que «chaque mort civile est une tragédie, mais que le Hamas en fait une stratégie», entravant les tentatives israéliennes d’évacuer les civils des zones de conflit.
Face aux nombreuses mobilisations pro-Palestine à travers le monde, Netanyahou a questionné l’absence de protestations similaires contre les massacres en Syrie, en Irak et au Yémen. Il a accusé les manifestants de cibler Israël non pour ses actions, mais parce qu’il est un État juif défendant ses citoyens, exploitant ainsi le droit international à des fins politiques.
Concernant la reconnaissance d’un État palestinien, Netanyahou a averti que cela «encouragerait» les actes terroristes à l’échelle mondiale, citant les attaques en France comme exemples des risques potentiels. Selon lui, «un État palestinien deviendrait un État terroriste, un État fantoche de l’Iran». Il a insisté sur la nécessité de vaincre le Hamas, de démilitariser et déradicaliser Gaza avant de considérer la paix.
Netanyahou a également répondu aux propos récents d’Emmanuel Macron concernant la reconnaissance d’un État palestinien. Il a fait une analogie provocante, demandant si la France accepterait «un État terroriste à sa porte, menaçant Paris».
Pendant l’interview, une manifestation pro-Palestine s’est déroulée près des locaux de TF1 à Paris, rassemblant 2500 personnes selon la préfecture de police. Les manifestants, portant keffiehs et drapeaux palestiniens, ont scandé des slogans tels que «Israël assassin» et «Gaza, Gaza, Paris est avec toi». La manifestation, bien que pacifique au début, a été marquée par des tensions en fin de soirée, la police ayant recours à des gaz lacrymogènes pour disperser certains participants.
L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et d’autres militants ont vivement critiqué la diffusion de l’interview, demandant à TF1 de prendre ses responsabilités. Des figures politiques de la France insoumise, telles que Rima Hassan, ont également appelé au boycott de l’émission, dénonçant la présence de Netanyahou à la télévision française.
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