Boualem Sansal gracié : Macron remercie Tebboune et se dit « disponible » pour poursuivre le dialogue

Macron Tebboune visite en France entretien téléphonique

La libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, annoncée mercredi 12 novembre par la présidence algérienne, marque un tournant majeur dans les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Après près d’un an de détention, Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale », retrouve enfin sa liberté. Ce geste humanitaire, signé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, a été immédiatement salué par Emmanuel Macron, qui a exprimé sa profonde gratitude, suite à la libération de Sansal, et rappelé sa disponibilité pour poursuivre le dialogue bilatéral.

Lors d’un déplacement à Toulouse, Emmanuel Macron a confirmé qu’il s’était entretenu avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui avait joué un rôle de médiation dans ce dossier. Le président français a souligné que sa « profonde gratitude » allait à Tebboune, tout en rappelant que la libération de Boualem Sansal était le fruit d’une coordination transparente avec l’Allemagne. Macron a tenu à préciser que cette démarche combinait respect, patience et exigence, et qu’elle représentait un signal fort en faveur des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Dans ses déclarations, Emmanuel Macron a répété à plusieurs reprises son appréciation pour Tebboune et le geste de grâce envers Boualem Sansal, en soulignant qu’il restait « disponible » pour toute discussion future sur les relations franco-algériennes.

Boualem Sansal, âgé et en état de santé fragile, a été l’objet d’inquiétudes constantes de la part de sa famille et de la communauté internationale. Sa fille, Sabeha Sansal, a confié à l’AFP avoir longtemps craint pour la vie de son père, expliquant qu’elle gardait néanmoins l’espoir que la justice et la diplomatie finiraient par triompher. L’annonce de la grâce de Boualem Sansal a provoqué un élan de soulagement et de joie dans les cercles intellectuels et politiques français. Pour Emmanuel Macron, la libération de Boualem Sansal n’est pas seulement une victoire humanitaire mais également un symbole de la capacité à entretenir un dialogue exigeant et constructif avec Tebboune, malgré les tensions diplomatiques récentes.

Depuis l’arrestation de Boualem Sansal le 16 novembre 2024, la France avait engagé toutes ses instances diplomatiques pour obtenir sa remise en liberté. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, avait évoqué un « dialogue exigeant » avec Alger, rappelant que la situation de Boualem Sansal devait être dissociée des aléas politiques et des crises diplomatiques entre les deux pays. La détention de Boualem Sansal s’inscrivait dans un contexte de tension accrue entre Paris et Alger, marqué par le rappel des ambassadeurs, des expulsions réciproques et des restrictions sur les visas diplomatiques. La grâce accordée par Tebboune et saluée par Macron constitue donc un signal fort de désescalade et de rétablissement progressif de la coopération bilatérale.

Le président français, Emmanuel Macron, a insisté sur le rôle décisif de la médiation allemande et sur l’importance des efforts conjoints de la France et de l’Allemagne dans la résolution de ce dossier. Macron a souligné que le geste de Tebboune envers Boualem Sansal illustrait non seulement une démarche humanitaire mais aussi une volonté de préserver les relations diplomatiques entre les deux pays. « Je prends acte de ce geste d’humanité du président Tebboune et l’en remercie », a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant qu’il restait disponible pour échanger sur l’ensemble des sujets d’intérêt commun. L’accent mis par Macron sur la disponibilité au dialogue avec Tebboune reflète sa stratégie de maintien d’un canal de communication ouvert et constructif avec l’Algérie, notamment autour de questions culturelles, économiques et sécuritaires.

La communauté politique française a réagi avec un mélange de soulagement et d’émotion à l’annonce de la libération de Boualem Sansal. Des figures comme Gabriel Attal ou Marine Le Pen ont salué le courage de l’écrivain et le caractère exemplaire de sa résistance face à l’incarcération. Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien de Boualem Sansal, a insisté sur la ténacité de l’auteur et sur l’importance de sa liberté pour la défense des valeurs fondamentales de la République française. Dans ses déclarations, Emmanuel Macron a lui aussi reconnu le courage de Boualem Sansal, évoquant la nécessité de protéger les individus face à l’arbitraire et de promouvoir la justice et la liberté d’expression.

Le rôle de Tebboune a été central dans cette affaire, notamment en acceptant la demande de grâce et en facilitant le transfert de Boualem Sansal en Allemagne pour qu’il puisse bénéficier de soins adaptés à son état de santé. Emmanuel Macron a exprimé sa reconnaissance pour la décision de Tebboune et a souligné que la coopération entre les deux pays restait essentielle, particulièrement pour les affaires humanitaires et culturelles. Macron a également rappelé que la libération de Boualem Sansal était l’occasion de renforcer les liens diplomatiques et de montrer qu’un dialogue respectueux et rigoureux pouvait produire des résultats tangibles.

Les avocats de Boualem Sansal, Pierre Cornut-Gentille et François Zimeray, ont salué l’issue de cette affaire et mis en avant l’importance de dissocier le sort de l’écrivain des conflits diplomatiques. Ils ont souligné que la libération de Boualem Sansal était le fruit d’une méthode faite de calme, de respect et de détermination, en parfaite concordance avec la ligne adoptée par Emmanuel Macron et saluée par Tebboune.

Alors que Boualem Sansal retrouve sa liberté, Emmanuel Macron a réaffirmé que le dialogue avec Tebboune restait ouvert, et qu’il était prêt à continuer à travailler pour la stabilité et la coopération entre la France et l’Algérie. Cette libération représente à la fois une victoire humanitaire et un message fort pour la diplomatie internationale, soulignant que la protection des droits individuels, comme ceux de Boualem Sansal, peut s’inscrire dans un cadre de négociation respectueux et constructif.