Boualem Sansal pas jugé ce mardi en Algérie : il sera fixé à cette nouvelle date

Boualem Sansal libéré France Algérie

Contrairement aux informations rapportées par TSA, Boualem Sansal n’a pas été jugé ce mardi en Algérie. Le très attendu procès de l’écrivain algérien incarcéré a été reporté par la dixième chambre pénale de la Cour d’appel d’Alger. La nouvelle date d’audience a été fixée au 24 juin prochain, avec un verdict qui devrait être rendu le 1er juillet. Ce report intervient dans un contexte judiciaire tendu, où Boualem Sansal, bien connu dans le paysage littéraire, se retrouve confronté à de lourdes accusations dans son propre pays, l’Algérie, où il est désormais au centre d’une affaire hautement médiatisée.

Boualem Sansal est poursuivi en Algérie pour une série de charges considérées comme graves par le code pénal algérien. Parmi elles figurent l’atteinte à l’unité nationale, l’outrage à corps constitué, des pratiques présumées nuisibles à l’économie nationale, la détention de vidéos et de publications susceptibles de menacer la stabilité et la sécurité du pays, ainsi que des faits de diffamation et d’insultes envers l’Armée nationale populaire. À ces accusations s’ajoutent la diffusion intentionnelle de fausses informations pouvant troubler l’ordre public et la sécurité publique, mais aussi la possession et l’exposition au public de documents, écrits et vidéos portant atteinte à l’unité nationale. En somme, Boualem Sansal se retrouve face à un faisceau d’accusations complexes, toutes liées à la sécurité et aux fondements de l’État en Algérie.

Ce procès en appel a été lancé à la suite d’une décision du parquet près le tribunal de Dar El Beïda, qui a choisi de contester le jugement prononcé en première instance. Lors de cette première audience publique, Boualem Sansal avait été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 dinars algériens. En parallèle, l’écrivain Boualem Sansal a lui aussi interjeté appel contre cette décision, contestant le verdict. Le représentant du Trésor public, quant à lui, s’est également joint à cette procédure en appel, en réclamant la préservation de ses droits dans le cadre de la partie civile.

Lors de son procès, Boualem Sansal a rejeté en bloc les faits qui lui étaient reprochés. Face au juge, il a souligné que ses propos n’avaient aucunement vocation à nuire à la souveraineté nationale ou aux institutions de l’État. Selon lui, il ne s’agissait que d’une expression d’opinions personnelles. Néanmoins, Boualem Sansal a reconnu être en possession de certains fichiers et vidéos pouvant, de l’aveu même du prévenu, nuire à l’ordre public et à la sécurité de l’Algérie. Ce double discours a suscité de nombreuses réactions au sein de l’audience, mais l’écrivain a maintenu son calme, s’exprimant avec clarté et spontanéité.

Un moment marquant de l’audience a été celui où la juge a confronté Boualem Sansal à des courriels adressés à l’ambassadeur de France. Ces messages contiendraient, selon le dossier d’accusation, des propos injurieux à l’encontre de l’armée algérienne et des institutions de l’État. Boualem Sansal a minimisé la portée de ces échanges, les qualifiant de simples correspondances amicales. Sur le plan physique, l’auteur est apparu détendu, en bonne santé, et prêt à répondre à toutes les questions du tribunal.

Pour mémoire, Boualem Sansal a été arrêté en novembre 2024 à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumédiène, alors qu’il rentrait en Algérie dans le cadre d’une visite familiale. Cette arrestation a été opérée par les services de sécurité compétents, peu après que Boualem Sansal ait tenu des propos dans un magazine français classé à l’extrême droite, dans lesquels il exprimait une posture jugée hostile envers l’Algérie. Cette sortie médiatique a été fortement critiquée et interprétée par certains comme une tentative de provocation. Des cercles hostiles à l’Algérie ont tenté de capitaliser sur cette affaire pour diffuser des discours mensongers et attiser les tensions.

Malgré cette agitation, la justice en Algérie a tenu à réaffirmer son attachement aux lois de la République. L’affaire Boualem Sansal est ainsi traitée selon les règles du droit, dans un cadre institutionnel et juridique clair. En repoussant toute forme de règlement de comptes, la justice algérienne entend démontrer que l’Algérie reste un État de droit, doté d’institutions souveraines qui jugent en toute indépendance, et qui placent la légalité au-dessus de toutes les pressions ou manipulations.

Le prochain chapitre de cette affaire se jouera donc le 24 juin, jour où Boualem Sansal saura si la justice en Algérie confirme ou infirme les décisions rendues en première instance.