Bruno Retailleau annonce une « force de frappe »

Bruno Retailleau Iftar Algérie APS

Le dimanche 27 avril 2025, alors que la France était en pleine émotion après le meurtre tragique d’un fidèle musulman à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’est rendu sur place pour exprimer la solidarité du gouvernement et réaffirmer l’engagement des autorités à résoudre ce crime violent. Cet homicide, survenu deux jours plus tôt, a profondément bouleversé la communauté musulmane et a suscité de vives inquiétudes quant à la possibilité d’un acte motivé par la haine religieuse.

Dans une déclaration faite sur le terrain, le ministre a souligné que « la piste d’un acte anti-musulman n’est pas négligée, bien au contraire », tout en insistant sur le fait que d’autres pistes étaient également explorées. « C’est celle sur laquelle on travaille en priorité, mais ce n’est pas la seule », a ajouté Bruno Retailleau, soulignant que les enquêteurs se concentrent sur plusieurs hypothèses pour déterminer le mobile de ce meurtre. Il a également exprimé un message de compassion et de solidarité auprès des proches de la victime, Aboubakar, un homme tué de plusieurs coups de couteau dans l’enceinte même de la mosquée, un lieu de culte où il se rendait régulièrement.

Le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a apporté des précisions importantes sur l’avancement de l’enquête. Selon lui, « aucune piste n’est écartée », y compris celle d’un crime islamophobe. Cependant, il a également évoqué des éléments qui laissent penser que d’autres mobiles pourraient exister. « Certains éléments pourraient nous laisser penser que ce mobile n’était peut-être pas le mobile premier, ou le seul mobile », a-t-il déclaré, montrant que les enquêteurs restent ouverts à diverses hypothèses.

Le principal suspect, Olivier H., est toujours activement recherché par les forces de l’ordre. Selon le procureur, une « véritable chasse à l’homme » a été lancée pour retrouver cet individu de 20 ans, qui est décrit comme étant « sans emploi » et « inconnu des services de police ». La gravité de la situation a conduit les autorités à déployer une importante équipe d’enquêteurs. Bruno Retailleau a annoncé la mobilisation d’une « force de frappe » composée de 70 enquêteurs venus de plusieurs régions de France, y compris de Montpellier, de Nîmes et de Paris. Cette mobilisation renforcée témoigne de l’engagement des autorités pour résoudre rapidement cette affaire.

Le procureur Grini a ajouté que l’enquête avait été ouverte pour « homicide » et requalifiée en « assassinat », en raison des éléments qui laissent penser à un meurtre prémédité. Les autorités craignent que le suspect, qui reste en fuite, n’en vienne à commettre d’autres meurtres avant son arrestation. « Tout laisse à penser que l’individu recherché souhaite commettre de nouveaux meurtres », a expliqué une source proche de l’enquête, soulignant la gravité de la situation.

Le drame a également eu un écho politique. Le président de la République, Emmanuel Macron, a exprimé son indignation face à ce crime, dénonçant « le racisme et la haine en raison de la religion » et réaffirmant que « la liberté de culte est intangible ». Ces déclarations interviennent dans un contexte où le climat politique et social en France se trouve de plus en plus polarisé, et où les actes de violence à caractère religieux ou raciste semblent se multiplier.

Dans l’après-midi du dimanche 27 avril, une marche blanche a été organisée en hommage à la victime, Aboubakar. La marche a réuni des membres de la famille de la victime ainsi que des habitants de La Grand-Combe et d’autres régions environnantes. Les participants ont exprimé leur solidarité avec la famille du défunt et ont appelé à la fin de la violence et de la haine. Les autorités locales ont assuré qu’elles mettaient tout en œuvre pour protéger les lieux de culte et éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.

Le meurtre de La Grand-Combe met une nouvelle fois en lumière la question de la sécurité des mosquées en France, un sujet particulièrement sensible dans un contexte où des actes islamophobes ont tendance à se multiplier. Alors que l’enquête progresse et que les forces de l’ordre intensifient leurs recherches, les autorités restent fermement mobilisées pour résoudre ce crime odieux et faire toute la lumière sur ses causes.