Dimanche 7 décembre, Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur, s’est exprimé longuement sur BFMTV en abordant un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : l’Algérie. Tout en réaffirmant ses positions habituelles, Retailleau a tenté de se présenter comme un interlocuteur impartial, respectueux du peuple algérien qu’il a qualifié à plusieurs reprises d’« ami ». « Boualem l’a dit, j’avais la côte chez le peuple algérien », a-t-il répété, insistant sur le fait que, selon lui, ses relations avec le peuple algérien sont positives, contrairement à ce qu’il reproche aux autorités algériennes. Cette déclaration a été placée au centre de son argumentaire, visant à distinguer le peuple algérien des décisions politiques officielles du pays.
L’ancien ministre Bruno Retailleau a dénoncé un prétendu déséquilibre dans les relations entre la France et l’Algérie, affirmant que la France se laisse « humilier » depuis trop longtemps et qu’elle baisse systématiquement le regard devant les décisions algériennes. Il a insisté sur le fait que la politique de fermeté qu’il souhaitait mettre en place lorsqu’il occupait le poste de ministre de l’Intérieur n’a jamais été appliquée, bloquée par l’Élysée et le Quai d’Orsay. Selon Retailleau, il y avait une possibilité réelle de mettre en œuvre un rapport de force, mais celle-ci a été contrecarrée par la diplomatie française. Cette ligne de discours, répétée plusieurs fois au cours de l’émission, souligne sa volonté de se positionner comme défenseur des intérêts français tout en se disant estimé par le peuple algérien.
Bruno Retailleau a également répondu aux accusations portées contre lui, notamment par l’écrivain Boualem Sansal, concernant l’implication présumée de son ton politique dans la détention prolongée de l’écrivain. Dans ce contexte, l’ancien ministre a adopté un profil plus nuancé, rappelant que ses critiques visaient les autorités et non le peuple algérien. « Le peuple algérien est un peuple ami, on a de profondes relations », a-t-il répété à plusieurs reprises, plaçant cette distinction au centre de sa communication. Selon lui, ses mesures ne visent pas la population mais plutôt les décisions gouvernementales algériennes qu’il juge défavorables à la France.
Dans la suite de son intervention, Retailleau a abordé les questions concrètes de politique étrangère et de coopération bilatérale, notamment les accords de 1968. Il a affirmé qu’il était prêt à dénoncer ces accords, qu’il considère obsolètes et favorables à l’Algérie, et a plaidé pour une politique plus stricte sur la délivrance des visas. « Quand il n’y a pas de réciprocité, on sévit », a-t-il précisé, expliquant que la réduction du nombre de visas accordés aux Algériens pourrait servir à obtenir plus de laissez-passer consulaires pour les personnes sous obligation de quitter le territoire. Cette position reflète sa volonté de lier fermeté diplomatique et reconnaissance du respect envers le peuple algérien, ce qu’il a mis en avant à travers ses citations de Boualem Sansal et son insistance sur l’amitié entre les populations.
L’ex-ministre a également critiqué ce qu’il perçoit comme de la haine anti-française alimentée par les autorités algériennes, tout en maintenant que ses relations avec la population algérienne restent bonnes. Il a répété que ses mesures et propositions politiques ne sont pas dirigées contre les citoyens algériens, mais visent à rétablir un équilibre qu’il juge nécessaire dans la relation entre les deux pays. Cette distinction entre l’hostilité supposée des autorités et l’amitié envers le peuple algérien a été le fil conducteur de toute son intervention sur BFMTV, avec des répétitions régulières de l’idée que, selon Boualem Sansal, il jouit d’une réputation positive auprès du peuple algérien.