C’est une déconvenue de taille qu’ont vécue récemment plusieurs touristes algériens à l’aéroport de Montréal. Venus au Canada avec l’espoir de découvrir le pays à travers un séjour touristique, 21 voyageurs en provenance d’Algérie ont été stoppés net par les services d’immigration dès leur arrivée à l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau. Les touristes algériens, pourtant munis de visas en règle, n’ont pas été autorisés à entrer sur le territoire canadien. Les refus d’entrée seraient motivés par des soupçons sur leurs véritables intentions de séjour.
Les faits se sont déroulés durant le week-end des 10 et 11 mai 2025. Le premier groupe, composé de 12 touristes algériens, a été intercepté à leur descente d’avion le samedi. Le lendemain, 9 autres ressortissants algériens connaîtront le même sort. Tous avaient pour point commun d’avoir voyagé avec un visa touristique. Toutefois, les autorités canadiennes, après un interrogatoire à leur arrivée à Montréal, ont estimé que les profils de ces touristes algériens ne correspondaient pas à ceux de simples visiteurs. Des éléments jugés insuffisants concernant leur itinéraire, leur hébergement, leurs ressources financières ou leur capacité à prouver un retour imminent en Algérie ont mené à la décision de leur refoulement.
Cette politique plus stricte s’explique par une volonté affirmée des autorités canadiennes de lutter contre les abus liés aux visas de tourisme. Montréal, qui voit transiter un nombre important de voyageurs venus d’Afrique du Nord, fait l’objet d’un renforcement des contrôles frontaliers. Le phénomène des séjours touristiques convertis en présence irrégulière, parfois à des fins de travail non déclaré ou de demandes d’asile ultérieures, inquiète les responsables de l’immigration. Pour ces derniers, il est devenu essentiel d’anticiper et d’empêcher dès l’arrivée toute tentative de contournement des règles établies.
Le média communautaire Zoom Montréal 213, qui relaie souvent les préoccupations des diasporas maghrébines installées au Québec, a été l’un des premiers à rapporter l’information. Dans son article, il évoque une série d’interventions similaires observées ces derniers mois. En avril 2025, sept touristes algériens, également détenteurs de visas touristiques, avaient déjà été refoulés dans des conditions comparables à Montréal. Ces incidents, devenus récurrents, viennent confirmer une tendance au durcissement du filtrage migratoire, particulièrement vis-à-vis des touristes algériens.
Pour les touristes algériens concernés, le choc est d’autant plus grand que beaucoup affirment avoir respecté toutes les procédures officielles avant leur départ. Mais au-delà des documents administratifs, les services d’immigration évaluent d’autres critères plus subjectifs : attitude lors de l’entretien, clarté des réponses, cohérence du projet de voyage ou encore historique migratoire de la personne. Une suspicion, même mineure, suffit parfois à déclencher une procédure de refoulement immédiate. Une fois la décision prise, il ne reste plus au voyageur qu’à repartir vers son pays d’origine par le premier vol disponible, aux frais de la compagnie ou, dans certains cas, à ses propres frais.
La mésaventure de ces touristes algériens à Montréal soulève une fois de plus la question de l’accès au territoire canadien pour les ressortissants de certains pays. Si le Canada reste une destination privilégiée pour de nombreux voyageurs, le renforcement des contrôles met en lumière les exigences de plus en plus élevées à remplir, même pour un simple séjour touristique. Il est donc crucial pour tout candidat au voyage d’anticiper les demandes de preuves qui pourraient lui être faites, qu’il s’agisse de documents bancaires, de preuves d’hébergement, de billets retour ou de garanties professionnelles en Algérie.
Cette affaire rappelle à tous les touristes algériens que Montréal, malgré son ouverture sur le monde, ne fait aucune concession sur les questions de sécurité migratoire. Voyager avec un visa ne garantit pas toujours l’entrée, surtout si les autorités doutent de l’objectif réel du séjour. Pour les Algériens en particulier, il devient impératif de mieux se préparer à ces nouvelles réalités, afin de ne pas voir leurs projets de visite au Canada avortés dès le tarmac.