Carte Chifa : deux nouveautés introduites en Algérie

Carte Chifa 2 nouveautés

La carte Chifa, pilier central du système de tiers payant en Algérie, continue d’évoluer avec des nouveautés majeures qui marquent une nouvelle ère pour la prise en charge sanitaire des citoyens. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a dévoilé deux nouveautés importantes concernant la carte Chifa, à savoir le rehaussement du plafond de remboursement des médicaments et l’intégration de nouveaux actes médicaux.

Les nouveautés viennent renforcer la mission initiale de la carte Chifa en tant qu’outil de modernisation, d’accessibilité et de simplification des soins de santé en Algérie. À ce jour, plus de 20,5 millions de cartes Chifa ont été émises depuis la mise en œuvre du système, profitant à plus de 30 millions de citoyens. Ces chiffres illustrent l’importance de cette carte, qui représente bien plus qu’un simple document administratif : elle est au cœur de la stratégie nationale de protection sociale. Ces nouveautés autour de la carte Chifa traduisent une volonté d’élargir l’impact social du dispositif, en répondant aux besoins réels de la population.

Le nombre d’ordonnances traitées par les caisses de sécurité sociale à travers la carte Chifa a atteint 86 millions en 2024, tandis que le cumul depuis 2007, année de lancement du système, dépasse désormais 700 millions. Ce volume témoigne de l’importance croissante accordée à la carte Chifa dans le quotidien médical des Algériens. Ces statistiques ne sont pas uniquement des chiffres, elles traduisent l’engagement continu des autorités à améliorer l’accès aux soins, avec l’introduction régulière de nouveautés, comme le rehaussement du plafond de remboursement ou l’ajout d’actes médicaux auparavant non couverts.

Concernant les nouveaux actes pris en charge, le ministre Fayçal Bentaleb a précisé que la carte Chifa permet désormais d’obtenir un remboursement pour la chirurgie endovasculaire cérébrale, le traitement des malformations artério-veineuses, ainsi que pour la radiothérapie chez les enfants atteints de cancer. Ces nouveautés s’inscrivent dans une logique de modernisation médicale et d’adaptation aux besoins de santé les plus critiques. Désormais, même les patients atteints de cancer et non affiliés à la sécurité sociale peuvent bénéficier d’une carte Chifa, une avancée qui souligne le caractère inclusif de cette réforme.

Le rehaussement du plafond d’achat de médicaments via la carte Chifa constitue l’autre nouveauté majeure annoncée. Le seuil est passé de 3 000 DZD à 5 000 DZD, une mesure pensée pour optimiser la gestion des dépenses sans compromettre la couverture des assurés. Cette nouveauté cible spécifiquement les assurés sociaux ne souffrant pas de maladies chroniques, pour qui les ordonnances sont généralement moins onéreuses, mais fréquentes. Cette révision du plafond de la carte Chifa s’inscrit dans une politique de rationalisation des coûts, tout en maintenant un accès fluide et équitable aux soins pour tous les bénéficiaires.

Ce changement coïncide également avec l’introduction de la carte Chifa de deuxième génération, équipée d’une puce électronique de dernière technologie. Cette nouvelle version offre une capacité de stockage de données élargie, favorisant une gestion plus souple des dossiers médicaux et un traitement plus rapide des remboursements. Grâce à ces innovations techniques, la carte Chifa renforce sa compatibilité avec les applications mobiles de suivi médical et les plateformes numériques d’assurance, ce qui accroît son efficacité dans un environnement digital en pleine expansion.

La fixation du nouveau plafond n’est pas arbitraire. Elle repose sur une étude réalisée par les services de la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS), qui ont conclu que la moyenne des coûts d’une ordonnance pour maladie non chronique ne dépasse pas 5 000 DZD. Cette base statistique garantit que la majorité des assurés pourra obtenir leurs médicaments sans avoir à avancer des frais excédant ce montant.

Lorsque le montant d’une ordonnance dépasse le nouveau plafond ou que le bénéficiaire présente plus de deux ordonnances sur une période de trois mois, une procédure classique de remboursement reste possible. L’assuré peut alors se rapprocher de son centre CNAS pour introduire une demande de prise en charge, ce qui permet à la carte Chifa de conserver toute sa souplesse dans l’adaptation aux cas particuliers.

À travers ces nouveautés, la carte Chifa confirme son rôle fondamental dans la structuration du système de santé algérien. Rehaussant son plafond de remboursement tout en élargissant la liste des actes médicaux pris en charge, elle se positionne comme un outil évolutif, au service d’un accès élargi aux soins pour l’ensemble des citoyens. Ces nouveautés concrétisent une dynamique de réforme continue, dans laquelle la carte Chifa devient un véritable vecteur d’inclusion et d’innovation dans le paysage médical algérien.