Ce n’est pas de l’IA ! Bruno Retailleau affirme qu’il « aime le couscous »

Doualemn Bruno Retailleau Algérienne France Algérie

Sur le plateau de BFM TV, dans une séquence devenue aussi savoureuse que controversée, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a surpris son interlocuteur en glissant une déclaration inattendue : « J’aime le couscous, c’est le scoop que je donne à BFM TV. J’adore le couscous. »

Cette phrase, à première vue anodine, a rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant moqueries, détournements et commentaires ironiques, dans un climat politique où chaque mot d’un responsable peut résonner bien au-delà de son intention initiale. Le journaliste Benjamin Duhamel, qui menait l’interview, n’a pas semblé anticiper une telle réponse. Posée sur le ton de l’humour ou de la proximité, la remarque de Retailleau a donné naissance à un flot de réactions, parfois sarcastiques, parfois franchement critiques, dans un contexte où les positions du ministre sur l’immigration et l’Algérie ne passent pas inaperçues.

L’un des internautes a ainsi tweeté : « Il n’a pas précisé s’il préférait l’Algérien ou le Marocain », soulignant subtilement la diversité culturelle du plat et, en creux, la question identitaire qui lui est parfois associée. Un autre commentaire, plus acide, affirme : « Il aime le couscous mais pas ceux qui le préparent », pointant du doigt les prises de position jugées hostiles de Retailleau à l’égard de certaines communautés, notamment les Algériens, que le ministre n’hésite pas à cibler dans ses discours sécuritaires et ses propositions de réforme. En effet, ce n’est pas la première fois que Bruno Retailleau fait parler de lui pour des déclarations fermes voire polémiques sur les sujets migratoires. Il est connu pour ses positions tranchées, souvent critiques envers les politiques d’immigration, avec un discours musclé qui lui a valu autant de soutiens que de détracteurs. Dans ce contexte, sa déclaration sur le couscous a été perçue comme un décalage, voire une contradiction, entre ses goûts personnels et ses positions publiques.

Le couscous, plat emblématique du Maghreb, est devenu malgré lui un symbole dans cette affaire. Il n’est pas simplement une spécialité culinaire, mais représente, pour beaucoup, un marqueur culturel chargé d’histoire et d’identité. Qu’un ministre aussi clivant que Retailleau en fasse l’éloge, sans nuance, sans mentionner sa provenance, a suffi à provoquer une avalanche de réactions, allant de l’amusement à l’indignation. Certains observateurs ont vu dans cette sortie un geste de communication maladroit, cherchant à créer un lien symbolique entre l’homme politique et une certaine image de la France multiculturelle. D’autres y ont vu un simple trait d’humour, mal reçu en raison du contexte politique.

Le timing n’a rien arrangé. Cette déclaration intervient alors que plusieurs polémiques ont récemment éclaté autour de propos jugés stigmatisants envers des ressortissants algériens, que Bruno Retailleau avait pointés du doigt dans plusieurs interviews, notamment à propos de la délinquance ou de l’immigration illégale. Cette tension de fond rend toute déclaration liée à la culture maghrébine particulièrement sensible et sujette à interprétation. D’autant plus que, dans l’espace public français, le couscous a souvent été utilisé comme un symbole de l’intégration réussie – ou, à l’inverse, comme un terrain de récupération politique.

Le contraste entre l’amour du couscous affiché à la télévision et les discours plus fermes sur l’immigration n’a donc pas manqué d’alimenter les critiques. Pour certains internautes, cette phrase devient l’incarnation d’une forme de déconnexion entre le discours politique et la réalité vécue par les populations visées. Le ministre, lui, n’a pas encore réagi aux nombreux détournements circulant en ligne, certains allant jusqu’à proposer de rebaptiser un couscous “à la Retailleau”, moquant l’absurdité perçue de la situation.

Lire également :

Algériens de France : la Préfecture de Paris fait une annonce réjouissante

« C’est détecté » : le Préfet de Paris met en garde les Algériens

Alerte en Algérie, à cause d’un produit venu de France