Ces Algériens risquent désormais jusqu’à 30 ans de prison ferme

Algériens France prison Algériens

En Algérie, la lutte contre les feux de forêts prend une nouvelle dimension en 2025, avec une approche à la fois préventive, technologique et répressive. Le dispositif de surveillance et d’intervention a été renforcé pour limiter les dégâts causés par les feux de forêts, mais surtout pour identifier et sanctionner les responsables des départs de feu. Dans ce contexte, les Algériens qui provoquent volontairement des incendies ou négligent les règles de sécurité, notamment autour des zones boisées, s’exposent à de lourdes peines de prison. Le message est clair : les Algériens qui mettent en danger l’écosystème forestier, en allumant un feu, même minime, peuvent désormais encourir jusqu’à 30 ans de prison, selon la nouvelle loi 23-21.

Cette loi marque un tournant dans la politique de préservation des richesses forestières. Les autorités ont décidé de durcir les sanctions après plusieurs années marquées par des incendies dévastateurs, dont certains ont été déclenchés volontairement. L’article consacré aux sanctions prévoit même la réclusion à perpétuité si un incendie volontaire cause la mort d’une personne. Dans un pays où les étés sont de plus en plus secs et les températures en constante hausse, la moindre étincelle peut avoir des conséquences dramatiques. Désormais, les Algériens qui ne respectent pas les consignes de sécurité, et qui déclenchent un incendie, qu’il soit intentionnel ou par négligence, risquent de faire face à la justice avec des chefs d’accusation passibles de prison ferme.

Le directeur général des forêts, Djamal Touahria, a détaillé les mesures mises en œuvre pour prévenir les feux de forêts, soulignant le rôle des technologies dans la détection précoce des incendies. Caméras thermiques à 360 degrés, drones de surveillance et transmission en temps réel des coordonnées GPS aux centres de commandement sont désormais des outils intégrés dans la gestion des risques. Ces équipements permettent de localiser précisément l’origine d’un feu et d’en analyser les causes. Les Algériens qui allument un feu dans ou à proximité d’une zone forestière, même à des fins de barbecue, sont automatiquement exposés à une surveillance accrue et à une potentielle procédure judiciaire. D’autant plus que l’utilisation de ces technologies permet aux autorités de recueillir des preuves précises et irréfutables.

La prévention passe aussi par des moyens humains et matériels : pistes ouvertes à travers les forêts, tranchées pare-feu, points d’eau aménagés, et postes de surveillance renforcés. À cela s’ajoutent les canadairs, atouts majeurs dans la lutte contre les feux en zones montagneuses difficiles d’accès. La campagne de prévention, entamée dès le 1er mai 2025, témoigne d’une volonté d’anticipation, avec un objectif assumé : zéro tolérance envers ceux qui mettent la nature en péril. La moindre négligence peut déclencher une réaction en chaîne et les autorités ne veulent plus prendre ce risque. Les Algériens doivent désormais comprendre qu’un simple geste peut les conduire à plusieurs années de prison, surtout lorsqu’il s’inscrit dans un contexte de sécheresse extrême.

En matière de réglementation, les barbecues sont interdits dans et autour des zones forestières, une mesure renouvelée chaque année mais encore plus strictement appliquée à l’approche de l’Aïd el-Adha. Cette période est considérée comme à haut risque, et les feux d’origine humaine représentent une part significative des départs d’incendie. Une campagne de sensibilisation soutenue est en cours, avec la participation des services de wilaya, de la protection civile, des scouts et de la société civile. Les Algériens sont appelés à s’impliquer activement dans cette démarche citoyenne, car au-delà du risque de prison, c’est la préservation du patrimoine naturel du pays qui est en jeu.

Djamal Touahria a indiqué que les premiers résultats sont encourageants : à la même période en 2024, 25 hectares avaient été détruits, contre seulement 2 hectares en 2025. L’année précédente, moins de 3.000 hectares avaient été ravagés, dont à peine 500 hectares de forêt, des chiffres en baisse par rapport aux années antérieures. Ces données montrent que les efforts combinés de prévention, de technologie et de répression portent leurs fruits. Les Algériens doivent désormais intégrer que la forêt est un bien commun, et qu’allumer un feu, dans ce contexte, ce n’est plus un acte banal, mais un geste lourd de conséquences, pouvant mener directement à la prison.

Ainsi, le cadre légal est clair, les moyens techniques sont en place, et la vigilance est de mise. Dans cette Algérie résolument tournée vers la préservation de ses ressources naturelles, chaque citoyen doit être conscient qu’il ne s’agit plus seulement de feu, mais de responsabilité, de sécurité, et de justice.