Dans une déclaration qui a surpris de nombreux observateurs, y compris les Algériens, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, également président fraîchement élu des Républicains, a dévoilé en direct sur TF1 un changement majeur concernant les interventions policières. Lors d’un récent journal télévisé, Retailleau a précisé qu’une nouvelle instruction allait être transmise à l’ensemble des préfets afin d’uniformiser les procédures en cas de refus d’obtempérer. Une annonce qui, selon plusieurs spécialistes, pourrait concerner directement de nombreux Algériens vivant en France, étant donné leur forte présence dans les grandes agglomérations où les contrôles routiers sont fréquents.
Désormais, Retailleau souhaite que toute situation de refus d’obtempérer débouche systématiquement sur une poursuite du véhicule en fuite, et cela sur l’ensemble du territoire français. L’objectif affiché est de mettre fin à la disparité des pratiques entre Paris, où ces courses-poursuites sont déjà en partie autorisées, et les autres régions, où elles étaient jusqu’alors réservées à des cas jugés extrêmement graves. Bruno Retailleau, dans son instruction que TF1 a pu consulter, insiste sur le caractère urgent de cette réforme, visant à protéger les citoyens, mais également à renforcer la capacité d’action des forces de l’ordre.
Pour Retailleau, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, ce sont pas moins de 24 900 refus d’obtempérer qui ont été recensés par les services de sécurité intérieure. Un nombre jugé préoccupant et qui pousse Retailleau à justifier sa décision par la nécessité de répondre à une menace croissante pour l’ordre public. Selon lui, ces refus mettent en danger non seulement les policiers mais aussi les passants et les autres usagers de la route. Plusieurs cas ont récemment défrayé la chronique, à l’instar de ce gendarme percuté par un motard impliqué dans un rodéo urbain en Meurthe-et-Moselle. Des faits qui, selon Retailleau, exigent une réponse claire, rapide et uniforme.
Le message de Retailleau s’adresse aussi à certaines populations plus fréquemment ciblées par les contrôles, dont les Algériens. Nombreux à posséder des véhicules puissants et à circuler dans les zones urbaines sensibles, certains jeunes issus de l’immigration, notamment algérienne, se retrouvent malgré eux au cœur de ces débats sécuritaires. Retailleau, sans désigner de groupe particulier, évoque toutefois des comportements récurrents dans certaines zones difficiles, que cette nouvelle instruction devrait mieux encadrer.
Dès cette semaine, toutes les brigades, y compris celles intervenant dans les quartiers à forte densité d’Algériens, devront appliquer sans exception cette nouvelle ligne de conduite : tout refus d’obtempérer déclenchera une traque active du véhicule concerné. Cette généralisation des poursuites constitue, selon les mots de Retailleau, un tournant dans la politique de sécurité routière. Contrairement à la précédente réglementation qui exigeait une évaluation préalable du risque, cette réforme impose une réaction immédiate. Retailleau en fait une priorité, appuyant son propos par une promesse de moyens renforcés.
Il convient néanmoins de souligner que Retailleau se garde bien d’aller aussi loin que certains pays voisins. En Grande-Bretagne, par exemple, la police londonienne peut percuter les deux-roues par l’arrière, une méthode baptisée « contact tactique ». Retailleau a précisé qu’aucune mesure de ce genre ne serait appliquée en France, préférant s’en tenir à des poursuites classiques, encadrées, mais fermes. Une précision qui vise à rassurer l’opinion publique tout en affirmant l’autorité de l’État.
Pour les Algériens installés en France, cette annonce de Retailleau aura sans doute des répercussions concrètes. En cas de simple contrôle routier, un refus d’obtempérer ne pourra plus être traité de façon discrétionnaire. Retailleau entend appliquer une ligne dure, et les populations concernées devront s’adapter à ce nouveau contexte légal.
Si cette mesure vise officiellement l’ensemble des contrevenants, Retailleau sait que certaines communautés, notamment les jeunes Algériens, pourraient s’estimer particulièrement visées. Ce changement de doctrine risque donc de susciter des débats sur le terrain, et d’alimenter les discussions autour du lien entre sécurité, intervention policière et cohésion sociale. Pour l’heure, Retailleau, qui a évoqué à plusieurs reprises dans la même phrase les enjeux liés aux refus d’obtempérer, aux Algériens en France, et à l’autorité des forces de l’ordre, campe sur une position ferme, considérant cette réforme comme indispensable et non négociable.