Dans une déclaration qui n’est pas passée inaperçue parmi les Algériens établis dans l’Hexagone, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a jeté un pavé dans la mare en évoquant une montée préoccupante de l’ingérence étrangère en France.
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, l’ex-Coordonnateur national du renseignement a choisi de ne pas mâcher ses mots. Face aux journalistes, il a affirmé sans détour : « Évidemment, il y a une augmentation de l’ingérence étrangère ». Cette déclaration intervient dans un climat déjà chargé, à la suite de la mise en examen de trois hommes, dont l’un est employé dans un consulat d’Algérie en France, suspectés d’avoir participé à l’enlèvement de l’opposant algérien Amir Boukhors en avril 2024 sur le territoire français.
Laurent Nuñez, prudent sur le volet judiciaire de l’affaire, reconnaît qu’il est « compliqué de commenter » une procédure en cours. Toutefois, il ne cache pas son inquiétude sur la tendance globale. Le haut fonctionnaire souligne que la France n’est pas un terrain vierge face à ces tentatives venues de l’extérieur, notamment lorsque des États cherchent à manipuler leur diaspora ou à instrumentaliser des ressortissants vivant sur le territoire national. « Il y a un certain nombre de pays qui essaient effectivement d’utiliser leurs ressortissants ou les citoyens français d’origine des pays concernés », indique-t-il avec gravité, une allusion à peine voilée qui trouve un écho immédiat dans le contexte actuel.
Pour autant, Laurent Nuñez tient à rassurer. Si les tentatives d’infiltration ou d’action dissimulée existent bel et bien, les services de renseignement français ne dorment pas. « Les services de renseignement français veillent tout particulièrement à ce type d’ingérence et qui, en général, croyez-moi, est détecté », martèle-t-il. Cette phrase, simple mais lourde de sens, sonne comme un avertissement direct : toute tentative de manipulation ou d’influence sur le sol français sera identifiée, surveillée et traitée avec le plus grand sérieux. Dans les coulisses, il est évident que les dispositifs de sécurité intérieure se sont renforcés et que les surveillances ciblées se sont multipliées.
Le message du Préfet de Paris est limpide, même s’il n’est jamais cité de manière explicite : les Algériens vivant en France, ou issus de cette diaspora, sont désormais observés avec une attention redoublée. Non pas en tant que collectivité suspecte, mais comme une population qui pourrait être utilisée à des fins de pression ou d’intimidation. Le risque, selon Nuñez, est bien réel, mais les outils pour y faire face sont également en place. Son intervention n’a rien d’anodin : elle vise autant à sensibiliser qu’à dissuader. En rappelant que « c’est détecté », il affirme que les signaux faibles sont captés, les comportements ambigus analysés, et les actions malveillantes repérées.
Dans un contexte géopolitique tendu où les frontières entre diplomatie, influence et opération secrète deviennent de plus en plus floues, cette mise en garde du préfet de Paris agit comme une balise d’alerte. À travers ses propos, c’est une ligne rouge qui semble être tracée : la France n’acceptera pas que son sol serve de terrain de chasse à des intérêts étrangers, quels qu’ils soient. Et derrière cette fermeté affichée, se dessine aussi une volonté d’établir une confiance renouvelée entre les institutions françaises et les citoyens d’origine étrangère. Car si l’ingérence existe, elle ne doit pas peser sur ceux qui n’en sont ni les acteurs, ni les complices.
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