Que sont les taux de change de l’euro face au dinar algérien sur le marché noir et sur le marché officiel, aujourd’hui 1 juillet 2024 ? Cette question taraude les esprits de nombreux algériens. On y répondra dans cet article.
Les dernières données publiées par la Banque d’Algérie, couvrant la période du 27 juin au 1er juillet 2024, révèlent des écarts de plus en plus prononcés entre les valeurs des devises sur les marchés officiel et informel.
L’euro, la monnaie de référence à l’échelle internationale, affiche sur le marché officiel un taux de 143.88 dinars algériens pour l’achat et de 143.95 dinars pour la vente. Cependant, sur le marché noir, les taux explosent littéralement en ce premier jour du mois de juillet, atteignant 238.00 dinars pour l’achat et 240.00 dinars pour la vente. Cette différence significative entre les deux marchés témoigne d’une forte demande pour la devise européenne en dehors du circuit officiel.
De son coté, le dollar américain, quant à lui, montre une certaine stabilité sur le marché officiel de la Banque d’Algérie, avec des taux de 134.60 dinars pour l’achat et de 134.61 dinars pour la vente. En revanche, sur le marché parallèle, le dollar est beaucoup plus valorisé, avec des taux atteignant 221.00 dinars pour l’achat et 224.00 dinars pour la vente.
Par ailleurs, la livre sterling britannique présente sur le marché officiel des taux de 170.05 dinars algériens pour l’achat et 170.16 dinars pour la vente. Sur le marché noir, cependant, les taux grimpent à 262.00 dinars pour l’achat et 265.00 dinars pour la vente.
De même, le dollar canadien s’échange sur le marché officiel contre 98.32 dinars algériens pour l’achat et 98.36 dinars pour la vente. Sur le marché parallèle, il est valorisé à 156.00 dinars pour l’achat et 158.00 dinars pour la vente.
Change de l’euro face au dinar algérien aujourd’hui : une vidéo devient virale
Une vidéo filmée par un Algérien en France a récemment fait le buzz sur TikTok, attirant des milliers de vues en 24 heures. Dans la séquence, l’homme se rend dans un bureau de change à Paris avec l’intention de convertir des dinars algériens en euros.
Il présente à l’agent du ChangeGroup trois billets de 2 000 dinars algériens, demandant poliment à les changer. Cependant, sa demande est rapidement refusée par la vendeuse, qui, sans même toucher les billets, explique avec amusement : « Désolé monsieur, on ne prend pas les dinars algériens ». Surpris, le client algérien demande pourquoi, et la réponse est simple : les bureaux de change ne les acceptent pas parce que le dinar algérien n’est pas une monnaie couramment échangée.
Les commentaires sous la vidéo ont vu les internautes avancer diverses explications. Certains ont attribué ce refus à des raisons de puissance économique, tandis que d’autres ont évoqué la convertibilité limitée du dinar algérien en raison de contrôles stricts sur les changes. Cependant, ces explications ne correspondent pas à la réalité économique : le dinar tunisien et le dirham marocain, bien que non plus convertibles ou plus forts que le dinar algérien, sont généralement acceptés partout dans le monde.
En réalité, la raison principale de ce refus est beaucoup plus pragmatique et sans rapport avec la politique monétaire algérienne ou la valeur du dinar. Comme l’explique Arcades Change, un réseau de bureaux de change à Paris, les devises acceptées sont celles qui peuvent être revendues facilement. Les monnaies comme le dinar tunisien et le dirham marocain sont populaires car ces pays attirent un grand nombre de touristes chaque année, générant une forte demande pour leurs devises.
En revanche, l’Algérie n’étant pas une destination touristique majeure, les dinars algériens ne sont pas recherchés par les bureaux de change étrangers. Les Algériens qui ont besoin de changer de l’argent préfèrent souvent le faire sur le marché noir une fois de retour en Algérie, contribuant ainsi à la rareté du dinar algérien dans les bureaux de change à l’étranger.
Ce phénomène crée une asymétrie : même si l’on se présente avec des euros dans un bureau de change, il est peu probable qu’on puisse obtenir des dinars algériens en échange. Cette situation illustre bien comment les conditions économiques réelles peuvent différer des perceptions populaires, surtout en matière de commerce de devises dans un contexte mondialisé où la facilité de revente prime sur d’autres considérations monétaires.
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