L’annonce, relative au change euro dinar algérien, a frappé comme un coup de tonnerre. Personne ne s’y attendait, et pourtant, le gouvernement algérien vient de bouleverser l’équilibre du change en annonçant la date de mise en oeuvre de la nouvelle allocation touristique. Exit les 100 euros symboliques qui faisaient figure de relique anachronique, place désormais à une somme bien plus substantielle : 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs. Une révolution qui va changer la donne pour les voyageurs algériens en quête de devises.
C’est surtout le timing qui enflamme les discussions. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, qui avait initialement évoqué une application avant la saison estivale, vient de précipiter les choses. Désormais, cette mesure entrera en vigueur 15 jours après l’Aïd El-Fitr. Une accélération soudaine qui a pris de court même les observateurs les plus avertis.
Cette annonce, qui résonne comme une promesse concrète, s’accompagne d’une refonte complète du dispositif de distribution. Fini le parcours du combattant pour obtenir quelques billets en devises. Les autorités ont mis en place un réseau de bureaux de change stratégiquement répartis dans les aéroports, les ports et aux postes-frontières. L’objectif est clair : rendre l’accès aux devises plus fluide et équitable.
Le ministre des Finances n’a pas tardé à se rendre sur le terrain pour superviser cette transformation. Lors de sa visite à Tlemcen, il a inspecté les nouveaux bureaux de change relevant de la Banque d’Algérie, notamment ceux situés à l’aéroport international « Messali El Hadj » de Zenata et à la gare maritime de Ghazaouet. Des infrastructures modernes, équipées de technologies avancées, ont été mises en place pour garantir un traitement rapide et efficace des transactions. Un lecteur de passeports permettra notamment d’éviter les lourdeurs administratives et d’assurer un accès quasi instantané à l’allocation.
Et ce n’est pas tout. En parallèle, le nouveau système informatique baptisé « ALCES » sera bientôt opérationnel à Tlemcen et à Ghazaouet. Ce dispositif vise à fluidifier les passages aux frontières et à simplifier la déclaration des objets de valeur et des effets personnels des voyageurs. Une innovation technologique qui devrait séduire les membres de la diaspora algérienne, souvent confrontés à des formalités pesantes lors de leurs déplacements.
Reste à savoir si cette mesure tiendra toutes ses promesses. Si le gouvernement assure que l’approvisionnement en devises sera suffisant, certains redoutent déjà une pression sur les bureaux de change, surtout en période de forte affluence. La demande risque d’être massive et les voyageurs, après des années de frustration, pourraient se ruer sur cette allocation enfin revalorisée.
Ce brusque changement de cap du gouvernement pose également une autre question : cette mesure pourrait-elle être le prélude à une réforme plus large du marché du change en Algérie ? L’ouverture de bureaux de change officiels en est peut-être le premier signe, et certains experts estiment que cette initiative pourrait progressivement réduire la dépendance au marché parallèle, où l’euro flambe à des niveaux stratosphériques.
Une chose est sûre, cette décision relative au change euro dinar algérien marque un tournant. En un seul coup, Abdelkrim Bouzred a balayé des années d’immobilisme et redonné un semblant de souffle aux voyageurs algériens. Le timing, l’exécution et la gestion des flux de devises détermineront si cette réforme est une réussite ou une simple manœuvre politique. Pour l’instant, c’est l’effet de surprise qui domine, et le pays retient son souffle en attendant de voir comment cette nouvelle donne va s’installer dans la réalité du quotidien.
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