Une nouvelle tendance inquiète les Algériens vivant en France, particulièrement ceux qui ont recours au marché noir pour convertir de l’euro en dinar. Depuis quelques jours, une pratique sournoise s’est propagée parmi certains cambistes informels, piégeant de nombreux expatriés en quête de taux avantageux. Le phénomène, bien que discret, commence à faire parler de lui, notamment sur les réseaux sociaux et au sein des groupes communautaires algériens en Europe.
Un ressortissant algérien établi en France témoigne d’une mésaventure récente qui en dit long sur cette nouvelle forme de manipulation, visant notament les Algériens de France, souhaitant faire le change euro dinar algérien. “Moi-même qui suis Algérien résident en France, j’ai vécu une mésaventure face à une nouvelle tendance sur le marché noir des devises. Des cambistes informels proposent des taux au-dessous du taux qui tourne sur le marché, et si vous êtes novices, vous vous faites avoir.” Ce témoignage met en lumière une stratégie utilisée par certains acteurs de ce marché parallèle : proposer volontairement un taux de change inférieur à celui habituellement pratiqué, dans le but de maximiser leur marge de profit aux dépens des clients peu informés.
L’astuce est simple mais redoutablement efficace. Face à des personnes qui ne sont pas habituées à ce genre de transactions, les cambistes avancent un taux moins avantageux, espérant que la méconnaissance ou la précipitation du client empêchera toute négociation. Cette technique s’appuie souvent sur une posture d’assurance et une rapidité d’exécution qui laissent peu de place à la réflexion. Or, dans un marché aussi volatil que celui du change parallèle euro-dinar, la vigilance est de mise.
“Il faut demander le taux de change chez plusieurs personnes pour ensuite trancher”, conseille l’Algérien victime de cette pratique. Cette précaution, bien que basique, semble aujourd’hui nécessaire pour éviter les mauvaises surprises. Elle rappelle aussi qu’en l’absence de régulation officielle, le marché noir fonctionne selon ses propres codes, parfois très éloignés de toute transparence. Ce qui peut sembler être une simple formalité se transforme alors en piège pour les moins avertis.
Un autre aspect troublant évoqué par ce même témoin concerne le comportement subjectif de certains cambistes, qui adaptent leur proposition de taux selon le profil du client. “Certains font selon la tête du client, faites donc attention.” Cette remarque soulève une problématique supplémentaire : la discrimination implicite dans les échanges. La manière de s’habiller, l’accent, l’attitude, voire même l’âge ou le sexe du client, pourraient influencer le tarif proposé. Autant de facteurs qui complexifient davantage une opération déjà risquée par nature.
Pour les membres de la diaspora algérienne, l’enjeu est donc double : continuer à bénéficier de taux plus avantageux que ceux proposés par les banques, tout en évitant les pièges de plus en plus nombreux tendus par des individus peu scrupuleux. Dans ce contexte, la prudence devient une règle d’or. Comparer, questionner, refuser de se précipiter : autant de réflexes qui peuvent faire la différence entre une opération rentable et une perte sèche.
Les alertes se multiplient, parfois entre proches, souvent sur les forums et groupes dédiés aux Algériens de France. Le bouche-à-oreille, dans cette économie parallèle, devient le premier outil de protection. Car en l’absence de recours juridique ou de cadre réglementaire, seule l’information partagée entre usagers peut limiter les dégâts. Le cas de cet Algérien en France, s’il est isolé, résonne comme un avertissement collectif. Le marché noir n’est pas un lieu de confiance, même lorsqu’il s’agit d’échanger simplement des devises.
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