Taux de change parallèle en Algérie– Après une accalmie ayant duré plusieurs semaines, les taux de change informel de l’Euro face au Dinar en Algérie, connaissent en cette fin de semaine une baisse conséquente. C’est ce qu’on a pu notamment constater en consultant les multiplies sites internet spécialisés dédiés à cet effet.
En effet, la valeur de la monnaie unique européenne a connu une baisse, ce vendredi 15 juillet 2022. Elle s’échange désormais contre 211 Dinars à l’achat et contre 213 Dinars à la vente. Et ce sur la quasi-totalité des points de vente des devises en Algérie, à l’instar du Square Port Saïd de la capitale algérienne. Il est à rappeler que, la valeur de l’Euro s’était stabilisée autour des 213 Dinars à l’achat et des 215 Dinars à la vente.
Notons que, la tendance est la même pour le dollar américain. Cette devise se convertit, en ce même jour, à 206 Dinars à l’achat et 208 Dinars à la vente. Elle a donc connu une hausse conséquente.
La valeur de l’Euro chute face au Dollar américain : même tendance que sur le marché informel en Algérie ?
Il est à signaler que, la valeur de l’euro dégringole depuis un an face au dollar. Avec 1 €, on pouvait obtenir 1,19 dollar il y a un an. Aujourd’hui, avec 1 €, on n’a plus qu’1 dollar. En date du mercredi 13 juillet 2022, l’euro est même passé, brièvement, sous le seuil symbolique d’un dollar. Autrement dit, la monnaie européenne a perdu 15 % de sa valeur. Elle retrouve son niveau de 2002, l’année de sa mise en circulation.
Pourquoi l’euro chute-t-il ?
Pour comprendre, il faut entrer dans la mécanique des monnaies. Elles varient entre elles notamment sous l’effet des mouvements de capitaux. Actuellement, on assiste à des transferts de l’Europe vers les États-Unis », observe Patrick Artus, conseiller économique de Natixis. Des investisseurs (assurances, fonds de pension etc.) vendent de l’euro pour acheter du dollar, ce qui fait baisser la monnaie européenne et monter la devise américaine.
Pourquoi les investisseurs vendent ils leurs euros ?
Les capitaux vont là où les « obligations » (dettes d’État), notamment, rapportent le plus. Un titre de dette des États-Unis à dix ans offre aujourd’hui un intérêt moyen de 3 %, deux fois celui espéré en France. Et l’écart devrait se creuser. Cela s’explique par un niveau d’intervention différent des banques centrales, de part et d’autre de l’Atlantique. Pour freiner la consommation et l’inflation, elles augmentent les taux d’intérêt qu’elles contrôlent. Mais les marchés financiers anticipent une hausse des taux moins importante de la part de la Banque centrale européenne que de la Réserve fédérale américaine »,
note Patrick Artus. Ce mouvement en direction des titres américains est accentué par la guerre en Ukraine. La menace de coupure du gaz russe fait planer un risque sur la croissance en Europe.
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