Un voyageur algérien a récemment fait parler de lui après une saisie spectaculaire opérée par la douane algérienne au port de Mostaganem. De retour d’Espagne, cet homme transportait une quantité impressionnante de marchandises dans ses bagages, allant bien au-delà des limites autorisées pour un simple voyageur. La saisie, réalisée lors d’un contrôle minutieux des passagers en provenance du port de Valence, a mis en lumière une cargaison digne d’un entrepôt commercial plutôt que d’un simple retour de voyage.
Les agents de la douane, alertés par l’ampleur des bagages, ont découvert une quantité faramineuse de produits divers, parmi lesquels des centaines de boîtes de chewing-gums, des chocolats de marques internationales, des produits cosmétiques, des vitamines, du dentifrice et même une impressionnante réserve de lames de rasoir. Un inventaire pour le moins inhabituel qui ne laissait que peu de doute sur l’objectif réel de cette importation clandestine : l’alimentation du marché noir en Algérie. En effet, ces produits, largement consommés par la population, sont souvent revendus à des prix défiant toute concurrence sur les étals informels du pays.
L’affaire, révélée par la direction générale des douanes (DGD), s’inscrit dans une lutte accrue contre le « commerce du cabas », une pratique illégale qui consiste à importer en grande quantité des marchandises sans passer par les circuits officiels. Ces importations clandestines, bien que répandues, restent formellement interdites par la législation algérienne. Pourtant, elles persistent, alimentées par la demande croissante des consommateurs pour des produits souvent indisponibles ou plus chers sur le marché officiel.
Que risque le voyageur algérien ?
Face à ce type d’infraction, la loi algérienne prévoit deux options pour le contrevenant : un règlement à l’amiable impliquant le paiement d’une amende équivalant à 50 % de la valeur des marchandises saisies, ou une transmission du dossier aux autorités judiciaires pour une procédure plus lourde. Dans tous les cas de figure, les produits confisqués ne sont jamais restitués à leur propriétaire, ce qui constitue un coup dur pour ceux qui tentent d’en tirer profit.
Ce type de saisie, bien que spectaculaire par son volume, n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, les services douaniers ont multiplié les contrôles aux frontières maritimes et terrestres pour limiter l’entrée illégale de marchandises. Malgré ces efforts, le phénomène persiste, alimenté par les écarts de prix entre l’Europe et l’Algérie et par la volonté de certains commerçants de contourner les taxes et réglementations. Cette situation met en évidence un défi de taille pour les autorités : comment freiner ces importations illégales sans pour autant priver les consommateurs de produits qu’ils recherchent activement ?
L’histoire de ce voyageur algérien et de son impressionnante cargaison illustre parfaitement les enjeux économiques et sociaux autour du commerce informel en Algérie. Entre la volonté de l’État de préserver son marché intérieur et la réalité d’un système parallèle bien ancré, les douaniers ont encore fort à faire pour réguler ces pratiques. Cette affaire montre que les contrôles se renforcent, mais elle pose aussi la question de la demande constante pour ces produits. Une chose est sûre, ce voyageur se souviendra longtemps de son retour au pays, où ses chocolats et chewing-gums ont bien failli valoir de l’or… avant de finir confisqués par la douane.
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