L’Agence de Presse Algérienne, plus connue sous l’acronyme APS, a publié un article incendiaire ce jeudi 29 mai 2025, dans lequel elle dénonce avec une virulence inhabituelle ce qu’elle qualifie de provocations orchestrées par certaines officines de la France. Dans un ton sans concession, l’APS accuse ces structures françaises de mener une campagne de déstabilisation par le biais de « fuites organisées de manière bien malhabile », en référence directe à la récente publication de l’hebdomadaire L’Express. Ce dernier évoquait une supposée décision imminente des autorités françaises visant à « geler les avoirs d’officiels algériens » à titre de représailles pour le refus d’Alger de reprendre certains de ses ressortissants visés par des obligations de quitter le territoire français.
Dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, l’APS estime que « la gestion par la France de sa relation avec l’Algérie n’est jamais descendue aussi bas », dénonçant ce qu’elle considère comme une descente aux enfers diplomatique, où l’amateurisme rivalise avec le manque de sérieux. La France, selon l’APS, serait dans une posture qui mêle incohérence et déconnexion totale de la réalité algérienne. À travers ses accusations, l’agence officielle algérienne souligne que cette stratégie politique ne s’adresse pas à l’Algérie réelle, mais plutôt à une « Algérie fantasmée », construite de toutes pièces dans l’imaginaire des responsables français. Des termes comme « régime », « nomenklatura » ou « dignitaires », utilisés selon l’APS par les médias et responsables français, témoigneraient d’une volonté de réduire l’Algérie à des clichés dépassés, vides de sens dans le contexte géopolitique actuel.
Le point culminant de cette réaction algérienne est l’invitation explicite au passage à l’acte. « Chiche ! Passez à l’acte », lance l’APS, au nom du gouvernement, du peuple et des institutions algériennes. Une manière de retourner la pression en démontrant que de telles menaces ne produisent, selon ses mots, que « mépris et indifférence » du côté d’Alger. Pour l’APS, cette tentative d’intimidation de la part de la France repose sur une méconnaissance profonde des dynamiques actuelles de l’État algérien, lequel, selon l’agence, n’a jamais cessé de jouer la carte de la légalité et de la coopération.
En effet, l’APS rappelle que l’Algérie a, à plusieurs reprises, sollicité l’entraide judiciaire de la France dans le cadre de l’affaire dite des biens mal acquis. Elle évoque notamment l’envoi de cinquante-et-une commissions rogatoires, toutes restées lettre morte, malgré la clarté des accusations : vols, détournements, dilapidation de fonds publics, et actes de corruption avérée. Pour l’APS, ce silence assourdissant vaut complicité. Elle affirme que si la France souhaite véritablement agir avec probité et sérieux, elle devrait commencer par nettoyer ses propres écuries. L’agence insiste sur le fait que la crédibilité de la France dans ce dossier est sérieusement entamée, et que toute posture moralisatrice de sa part ne peut qu’accentuer les tensions.
Dans cette sortie très remarquée, l’APS cite également le fait que la justice française a été saisie depuis plusieurs années sans que le moindre retour ne soit enregistré. Selon ses termes, ces manquements prolongés positionnent les autorités françaises non seulement comme inactives, mais aussi comme indirectement protectrices des individus poursuivis par la justice algérienne. Le ton monte donc d’un cran dans les relations déjà complexes entre l’Algérie et la France, et l’article de l’APS pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont Alger choisit de répondre aux actes perçus comme hostiles émanant de Paris.
Avec cette publication, l’APS, porte-voix officiel du gouvernement algérien, fait passer un message clair à la France : l’époque des pressions unilatérales est révolue. La posture affirmée de l’Algérie face aux velléités françaises, telle qu’exprimée par l’APS, réaffirme la souveraineté du pays, tout en mettant en lumière les incohérences de la diplomatie française dans sa gestion des relations bilatérales. Reste à voir si cette montée en tension verbale entre l’APS et la France aura des conséquences concrètes sur les canaux diplomatiques ou si elle ne sera qu’un nouvel épisode d’un feuilleton récurrent dans les relations algéro-françaises.