Après avoir plafonné les tarifs des cigarettes en juillet dernier, l’Algérie passe à la vitesse supérieure pour réguler le secteur. Une récente décision publiée dans le Journal officiel n°84 vient renforcer les mesures existantes en introduisant un encadrement strict de la distribution de tabac. Avec cette réforme, le gouvernement entend assainir un marché souvent critiqué pour son opacité et ses dérives, tout en impactant indirectement les voyageurs.
La première disposition clé concerne l’obligation pour les distributeurs de cigarettes en Algérie d’obtenir un agrément officiel délivré par la Direction générale des Impôts. Ce document, régi par un cahier des charges rigoureux, garantit une gestion stricte et une traçabilité complète des produits tabagiques. La mesure vise à éliminer les pratiques illégales tout en contrôlant l’origine et la destination des marchandises. Désormais, chaque centre de distribution devra tenir un registre appelé « compte-matières », où seront consignées toutes les entrées et sorties des stocks. Ce registre, clôturé chaque année, servira à surveiller précisément les flux et à prévenir les détournements éventuels.
Pour de nombreux distributeurs, ces nouvelles exigences représentent un bouleversement majeur. Jusqu’à présent, beaucoup opéraient sans registre de commerce ni cadre réglementaire strict. L’instauration de ces mesures risque de réduire considérablement leur nombre, créant une pression sur l’offre. Les prix des cigarettes en Algérie pourraient ainsi grimper, un changement qui ne manquera pas d’affecter les consommateurs locaux mais aussi les voyageurs. Ces derniers, habitués à acheter des cartouches à des tarifs compétitifs pour les revendre à l’étranger, verront leurs marges diminuer si les coûts augmentent.
Le marché du tabac en Algérie, longtemps marqué par la circulation de marques de cigarettes non enregistrées et vendues illégalement, est également ciblé par cette réforme. Avec ces règles, le gouvernement espère empêcher la distribution de produits de provenance douteuse et limiter les activités des circuits parallèles. En ce sens, le contrôle renforcé permet d’instaurer une meilleure transparence dans un secteur qui génère des revenus fiscaux non négligeables.
Un autre point crucial de cette régulation réside dans l’introduction de rapports trimestriels obligatoires pour les distributeurs agréés. Ces déclarations, à soumettre au plus tard le 20 du mois suivant chaque trimestre civil, doivent inclure des informations détaillées. Cela comprend l’identité complète des débitants, les quantités et types de cigarettes livrées, ainsi que le montant total des ventes réalisées. Ce mécanisme de reporting offre une vue d’ensemble précise des transactions et renforce la traçabilité des produits.
Par ailleurs, le Journal officiel précise que des dispositions ont été prévues pour gérer des cas exceptionnels, comme la perte ou l’endommagement de produits tabagiques jugés impropres à la vente. Ces situations devront toutefois être justifiées pour éviter tout abus. Ce contrôle accru permet non seulement de régulariser les stocks en cas de pertes avérées, mais également de réduire les déclarations frauduleuses qui nuiraient au système.
Ces mesures interviennent dans un contexte où l’Algérie cherche à moderniser ses cadres réglementaires tout en sécurisant ses revenus fiscaux. Si elles représentent un pas en avant dans la structuration du marché, elles s’accompagnent de défis pour les acteurs concernés. L’impact se fera également sentir sur les voyageurs, pour qui les cigarettes en Algérie représentaient une opportunité d’achat avantageuse.
En imposant un contrôle strict à chaque étape de la chaîne de distribution, l’Algérie vise non seulement à combattre les dérives, mais aussi à aligner son marché sur des standards plus transparents et responsables. Cette évolution, bien qu’ambitieuse, laisse entrevoir une transformation significative dans les pratiques commerciales et les habitudes des consommateurs.
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