À Sidi Aïch, à quarante-cinq kilomètres au sud de Béjaïa, l’antenne locale de la Caisse nationale des retraites (CNR) connaît depuis plusieurs mois une situation pour le moins préoccupante. D’après les informations rapportées par El Watan, cette structure, inaugurée en novembre 2021 après de longues années d’attente par la population locale, subit des coupures intempestives de son réseau intranet. Une situation qui plonge quotidiennement de nombreux retraités dans une véritable galère. Pourtant, cette antenne représentait un grand espoir pour les habitants de Sidi Aïch et des communes avoisinantes.
Avant son ouverture, il fallait parcourir plusieurs dizaines de kilomètres jusqu’à Béjaïa pour accomplir la moindre démarche administrative liée à la retraite. L’Assemblée populaire communale (APC) de l’époque avait même décidé de céder les anciens locaux du siège de l’APC pour accueillir différents organismes dépendant du ministère du Travail, notamment la CNAS, la Casnos et la CNR. Une initiative applaudie avec ferveur par la population, tant le besoin d’un tel service de proximité était criant.
Cependant, l’enthousiasme de l’inauguration a rapidement laissé place à la frustration. Aujourd’hui, les retraités qui se rendent à la CNR de Sidi Aïch doivent faire face à des interruptions fréquentes du réseau, rendant l’accès aux services quasiment impossible. La situation est telle qu’un septuagénaire interrogé sur place par El Watan raconte être venu à trois reprises au cours de la même semaine, restant parfois plus d’une heure dans l’attente d’un hypothétique rétablissement de la connexion. Pour cet homme, comme pour beaucoup d’autres, la seule solution reste souvent de se rendre directement à la direction de wilaya à Béjaïa, un déplacement difficile pour des personnes âgées.
Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Certains pensionnés dénoncent également des pratiques administratives inadaptées, aggravant encore leur parcours du combattant. Ainsi, plusieurs retraités relèvent qu’il est devenu rare de recevoir un accusé de réception après le dépôt d’un dossier. Le personnel du guichet, souvent débordé par l’afflux d’usagers et ralenti par les lenteurs du système informatique, préfère accélérer la file d’attente en limitant la remise de reçus. Cela génère une grande insécurité chez les demandeurs, qui n’ont aucune preuve tangible de leurs démarches. À cela s’ajoutent d’autres problèmes, comme la distribution de formulaires obsolètes. Un citoyen venu déposer une demande de pension de réversion pour sa mère a constaté que les documents remis par l’antenne locale n’étaient pas actualisés, contrairement à ceux disponibles à la direction de wilaya. Une erreur qui peut provoquer des retards administratifs considérables, voire l’invalidation de certaines demandes si les documents ne sont pas conformes.
Face à cette situation alarmante, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une intervention rapide. Il est devenu crucial que les services de la CNR prennent des mesures concrètes pour améliorer le fonctionnement de l’antenne de Sidi Aïch. La maintenance régulière du réseau local apparaît comme une priorité pour éviter que les personnes du troisième âge ne continuent de subir ces désagréments. Ces citoyens, après une vie de labeur, méritent un minimum de respect et de considération dans l’accomplissement de leurs démarches administratives. L’espoir d’une amélioration persiste parmi les usagers, mais l’impatience grandit également à mesure que les semaines passent sans changement notable. Pour la Caisse nationale des retraites, il devient urgent de restaurer la confiance de ces retraités en mettant fin à un calvaire qui dure depuis bien trop longtemps.